C'est le cas des possibilités urbanisables négligées alors qu'elles sont à même de répondre aux besoins de la ville en réalisation de logements et d'équipements publics. Il a été mis au jour aussi un déséquilibre dans le découpage avec une forte concentration de population dans 4 des plus importantes communes que sont Annaba, El Bouni, El Hadjar et Sidi Amar. L'étude réalisée dans le cadre de la révision du PDAU fait ressortir que 1208 ha sur les 1585 utilisés sont concentrés à Sidi Amar et El Bouni. La même situation prévaut au parc logement où 80% des 93 907 logements, recensés à travers le territoire de la wilaya, sont principalement implantés à El Bouni, Sidi Amar, El Hadjar et Annaba. Englobant l'ensemble des aspects sociaux et économiques, l'étude donne pour 1998 un taux de 83% en concentration de population sur les 554 171 habitants dans ces mêmes communes. La saturation du foncier a pour origine ce que d'aucuns ont qualifié de «dépeçage du patrimoine foncier». Sous le couvert de la légalité, ce dépeçage a profité à des spéculateurs de statut privé et public. Selon les élus de l'APW et du wali, il est le premier facteur de blocage de toutes les initiatives de développement de la wilaya. Publiquement mise en cause, l'entreprise publique Urban pourrait voir frapper de nullité toutes les décisions d'attribution de terrains que ses responsables affirment détenir pour justifier leur propriété. «Nous allons étudier au plus petit détail les conditions ayant prévalu à l'attribution de ces terrains à cette entreprise. Il va de soi que l'attribution a été décidée sur la base de données et conditions bien précises et non pour la constitution d'un portefeuille foncier gelé. L'Urban s'est retrouvée ainsi à la tête de plusieurs milliers d'hectares qu'elle n'a pas exploités ou fait exploiter. Que ceux qui parlent d'anciennes lois abrogées en matière de foncier se taisent. L'Etat a les moyens de faire réintégrer légalement ces terrains dans le registre domanial», a indiqué un des cadres de la wilaya. Architecte enseignant à l'université Badji Mokhtar de Annaba, Laâla Boulbir a estimé incontournable la révision du PDAU et du plan d'occupation du sol (POS). Selon lui, le non-respect de ce plan tant en matière architecturale, urbanistique que dans le domaine de l'aménagement, a généré la clochardisation de la wilaya et de sa commune chef-lieu. «Tel que conçu, le PDAU, élaboré en 1997, a été qualifié d'excellent par des experts européens qui l'ont étudié. Malheureusement, il n'a pas été respecté», a-t-il précisé. C'est ce que semble avoir appréhendé le wali. Lors de la dernière session de l'APW, il a souligné tout l'enjeu que représente le PDAU et le seuil critique que la wilaya a atteint en termes de disponibilité foncière. D'autres techniciens de l'urbanisme ont affirmé que la révision du PDAU devrait favoriser un développement cohérent des 12 communes et l'éclosion d'un meilleur encadrement pour l'action publique. Des interrogations et des réponses des élus dont les membres de la commission de l'urbanisme et de l'aménagement du territoire de l'APW et des membres de l'exécutif, il en a résulté une apparente prise de conscience. La multiplication des rencontres et les réunions avec le Conseil de l'ordre des architectes en sont un élément fondamental. Ces rencontres et ces réunions devraient ouvrir d'autres opportunités de mise à niveau et de réadaptation du PDAU de 1997 aux nouvelles donnes économiques et sociales. Telle qu'annoncée, la mise à niveau prend en considération la stratégie de wilaya, prévue à court et moyen termes, pour le développement des secteurs du tourisme, de l'habitat, du foncier, de l'environnement, de l'agriculture, du transport, des forêts et de la santé.