Le premier séminaire magrébin des arts plastiques s'est ouvert, mercredi dernier, au palais des arts et de la culture, Mohamed Boudiaf, à Annaba, en présence d'artistes plasticiens et de sculpteurs sous le slogan « Ghaza dans les yeux ». La clôture est pour aujourd'hui. Cette rencontre, une première à Annaba, a regroupé 80 chevaliers du pinceau venus du Maghreb, mais aussi de France et d'Egypte. Le coup d'envoi a été donné avec l'inauguration d'une exposition comportant 200 tableaux traduisant le savoir-faire et les couleurs propres aux écoles maghrébines qui excellent dans les arts plastiques. Ces artistes participent à cette rencontre avec 300 tableaux, dont 200 ont été exposés au hall du palais à raison, selon le poète Driss Boudhiba et directeur de wilaya de la culture, de 2 à 3 pièces par artiste, à cause de l'exiguïté des lieux qui n'a pas permis aux artistes d'exposer d'autres productions. « Nous ne pouvons pas connaître la personnalité artistique de l'exposant avec seulement 2 tableaux », déplore Mme Bettina Heinen-Ayech, une artiste peintre d'origine allemande, qui était aux côtés de son « fils adoptif » Hocine Himeur, artiste plasticien et président de l'association Bassamet (empreintes) des arts plastiques, tous deux venus de Guelma. Néanmoins, les deux artistes saluent l'initiative du directeur de la culture de la wilaya. Ce dernier a indiqué, par ailleurs, que 60 pièces sculptées ornent également l'exposition, dont certaines ont été révélées au public pour la première fois. Dans la foulée, ce responsable affirme que parmi les tableaux exposés figurent des œuvres dédiées à la mémoire d'artistes de renom, en l'occurrence Baya et Aïcha Haddad. Cette exposition a, par ailleurs, drainé beaucoup de visiteurs venus d'un peu partout, même de l'étranger pour goûter aux langages artistiques telles la sculpture et la peinture. C'est également une opportunité pour les étudiants de l'Ecole des beaux-arts de Annaba de s'imprégner des techniques et du savoir-faire des artistes exposants. A signaler aussi la tenue de dix-sept conférences traitant du marché maghrébin des arts plastiques tout au long de ce séminaire. A titre illustratif, la première a été animée par des spécialistes français qui ont évoqué la situation du marché maghrébin des arts plastiques qui demeure, selon eux, en deçà des aspirations. Le poète Driss Boudhiba espère hisser ce séminaire au rang de festival et l'inscrire dans l'agenda annuel du ministère de la Culture en l'institutionnalisant, au même titre que d'autres manifestations, à l'exemple du festival national de la musique citadine.