Située dans la plaine de la Seybouse et traversée par la RN21 en allant sur Guelma, la localité d'El Kerma, commune d'El Hadjar, vit entre le chômage, la dégradation de son cadre de vie et l'absence d'espaces récréatifs. Vieux Bourg datant de l'époque coloniale, El Kerma, qui se distinguait jadis par sa contribution appréciable dans les productions agricoles, notamment dans les filières de la céréaliculture et des cultures industrielles (tomate, soja, betterave sucrière, luzerne et coton), est aujourd'hui, un lieu livré à lui-même, ressemblant à un vaste chantier où le béton grignote progressivement ses terres agricoles, lesquelles sont classées parmi les plus fertiles de la plaine de Annaba. Cette situation a eu pour conséquence l'augmentation du taux de chômage touchant la majorité de ses habitants en âge de travailler. Ces derniers se sont rendus à El Hadjar et y ont organisé tout récemment un Sit-in devant le siège de l'assemblée populaire communale, réclamant de l'embauche et exhortant les élus à une distribution équitable des contrats de travail entre les localités de la commune. Ce fait en dit long sur les conditions de vie difficile auxquelles font face les habitants. Ces jeunes ont ainsi exprimé leur ras-le-bol de cette marginalisation qui dure depuis longtemps. De l'extérieur, et d'emblée, El Kerma offre un cadre de vie aussi désolant que lugubre. Un de ses deux groupements d'habitations, à savoir celui situé à droite de la RN21, en allant sur Aïn Berda, est envahi par les eaux de pluie et la gadoue. Les routes ne sont pas bitumées et les trottoirs sont inexistants dans ce lotissement abritant un cimetière qui accueille les morts des quatre coins de la wilaya. Si l'eau potable et l'électricité sont disponibles, les habitants attendent toujours le gaz de ville tant promis, qui tarde encore à arriver. Cette localité manque également de structures commerciales, et ses habitants sont contraints de se déplacer à Annaba et El Hadjar pour y faire leur marché. Le club de football, qui évolue dans le championnat de wilaya, ne peut permettre, à lui seul, aux jeunes d'El Kerma de montrer leurs capacités et autre savoir-faire. Les espaces récréatifs, notamment pour les collégiens et écoliers, font cruellement défaut. Les habitants d'El Kerma disent que leur localité a été de tout temps le parent pauvre par rapport aux groupements épars de la commune d'El Hadjar. Les élus de l'APC vont-ils répondre à leurs attentes légitimes ou continueront-ils à faire la sourde oreille ? L'implantation de structures de services pourrait rendre la joie aux jeunes chômeurs de cette localité, surtout que celle-ci est située sur un axe stratégique.