Cette rencontre, qui regroupe pour deux jours des managers et des chercheurs universitaires, doit aboutir sur des recommandations à même de mieux appréhender les filières des énergies non conventionnelles avec principalement l'énergie solaire et l'énergie éolienne ainsi que les autres énergies renouvelables dans le cadre du développement durable. Organisée en 5 sessions, la rencontre a démarré hier matin avec des interventions sur le cadre législatif et légal et les expériences et réalisations nationales et internationales. Dans l'après-midi, ce sont les perspectives d'application et de développement qui ont été abordées. Aujourd'hui, des experts doivent intervenir sur les mécanismes de financement des projets et des acteurs industriels, notamment les représentants de compagnies impliquées qui développeront leur point de vue en fonction de leur propre expérience. Lors de l'intervention d'ouverture du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, intervention qui a été lue par le secrétaire général, Fayçal Abbas, les participants ont appris le démarrage en 2006 d'un programme de 900 millions de dinars au profit des populations du grand Sud algérien. Ce programme vient renforcer l'action déjà entreprise par un premier programme de près de un milliard de dinars et qui a permis l'électrification de zones sahariennes par des systèmes photovoltaïques. Un millier de foyers qui habitent dans des régions isolées dans les wilayas d'Adrar, d'Illizi, de Tamanrasset et de Tindouf ont accédé à l'électricité grâce à ce programme. A propos du cadre législatif, le ministre a indiqué que «la loi sur les énergies renouvelables dans le cadre du développement durable promulguée en août 2004 offre la possibilité d'instituer des mesures d'incitation économique fondées sur les bénéfices environnementaux de l'électricité produite à partir de sources renouvelables». Concernant les projets, le ministre a indiqué que pour «les projets d'énergies renouvelables connectés au réseau national, notre stratégie de développement consiste à réaliser une synergie solaire-gaz grâce à des projets hybrides gaz/solaire en profitant de la dotation algérienne en ressources abondantes en gaz naturel et en ensoleillement». C'est pour réaliser cette stratégie que la société New Energy Algeria (NEAL) a été créée avec pour actionnaires deux entreprises publiques, Sonatrach et Sonelgaz, et une société privée algérienne SIM. Le premier projet hybride solaire-gaz, qui aura une capacité de 150 MW et qui était programmé pour être lancé en septembre à Hassi Rmel, devrait démarrer avant la fin de l'année, selon le PDG de NEAL, Tewfik Hasni. Une alternative pour un développement durable L'investissement qui sera fait en partenariat serait d'environ 150 millions de dollars et la centrale pourrait être opérationnelle au début de l'année 2008. Selon le ministre, «d'autres projets de production d'électricité connectée au réseau sont également à l'étude. Ces projets consistent à hybrider les centrales diesel du Sud, dont le coût de production est très élevé si l'on tient compte du coût d'acheminement du fuel» et «l'électricité d'origine renouvelable produite dans ces conditions peut s'avérer compétitive». Sur un autre plan, le marché pour l'exportation de l'électricité produite à partir des énergies renouvelables va prendre de l'essor avec l'entrée en vigueur du Protocole de Kyoto, les pays développés vont de plus en plus s'appuyer sur les énergies non émettrices de gaz à effet de serre qui est le propre notamment de l'énergie solaire. Dans la matinée, le représentant du ministère de l'Environnement, Seghiri, a abordé «La promotion des énergies renouvelables comme alternative énergétique pour un développement durable en Algérie». Avant lui, le représentant du ministère de l'Energie et des Mines M. Brahimi a exposé le cadre législatif et réglementaire, notamment la promulgation de la loi sur les énergies renouvelables dans le cadre du développement durable en août 2004. L'expérience de l'électrification à l'énergie solaire de 20 villages du Sud a été présentée par M. Guezzane, du Centre de recherche et développement électricité-gaz de Sonelgaz. Le directeur du Centre de développement des énergies renouvelables, M. Belhamel, a exposé l'expérience de cette structure universitaire. Tandis que M. Kacimi, haut commissaire au développement de la steppe, a parlé des actions menées dans ce milieu naturel en direction de 2000 foyers ruraux isolés, l'équipement solaire de 96 forages et de 63 éoliennes. Si le directeur à l'Agence nationale de la maîtrise de l'énergie de Tunisie a présenté l'expérience de son pays qui se caractérise par un taux d'électrification de 98% selon lui, le représentant du Centre de développement des énergies renouvelables du Maroc n'a pas fait le déplacement. L'objectif de la Tunisie est de produire 180 MW d'électricité en énergies renouvelables à court terme. Il faut rappeler que l'Algérie s'est fixé de produire 5% de son électricité en énergies renouvelables d'ici à 2010 (soit près de 500 MW) et 10% d'ici à 2020.