Hormis l'électrification rurale, le champ d'exploitation des énergies renouvelables en Algérie est très restreint. Une conférence sur la place des énergies renouvelables dans le nouveau contexte énergétique national s'est ouverte, hier, à l'hôtel El-Aurassi. Ce séminaire de deux jours est organisé sous le haut patronage du ministre de l'Energie et des Mines, en présence d'experts nationaux et étrangers. “Retenu par d'autres obligations”, Chakib Khelil a chargé le SG de son département de le représenter et de faire la lecture de son allocution d'ouverture de la rencontre. Revenant sur les réformes engagées dans le secteur de l'énergie et des mines, le ministre dira que la promulgation de la loi sur les hydrocarbures a été le parachèvement du processus de refonte. Une refonte qui devrait “renforcer l'attrait de notre pays pour les investisseurs étrangers”. Abordant le thème du jour, à savoir les énergies renouvelables, le ministre fera remarquer que l'exploitation des gisements et le développement des énergies renouvelables ne peuvent se faire selon “une approche traditionnelle”. Le profil énergétique algérien ne l'autorise pas ; il faut par conséquent “faire preuve de créativité pour trouver la meilleure approche”. Pour l'heure, l'application des énergies renouvelables a constitué “un complément à l'électrification rurale” par la couverture de 95% du réseau national en recourant au système photovoltaïque. Ce système a permis à un millier de foyers d'accéder à l'électricité dans les zones sahariennes. Un second programme d'électrification photovoltaïque, d'un montant de 900 millions de dinars, sera réalisé à partir de 2006 au profit du grand-sud algérien (Adrar, Illizi, Tamanrasset et Tindouf). Pour le premier responsable du secteur de l'énergie et des mines, les énergies renouvelables doivent connaître d'autres exploitations dans le cadre du développement durable. Il a cité, entre autres, la préservation des ressources naturelles, la protection de l'environnement et la lutte contre les changements climatiques. Le ministre a cité, par ailleurs, les projets d'énergies renouvelables qui “consistent à réaliser une synergie solaire-gaz grâce à des projets hybrides gaz-solaire”. Un premier projet hybride gaz-électricité de grande capacité fera l'objet, bientôt, d'un appel d'offres, annonce le ministre dans l'allocution d'ouverture. Selon lui, la réalisation de ce projet apportera une contribution significative de l'énergie solaire au bilan énergétique national. D'autres projets de production d'électricité connectée au réseau sont également à l'étude, conclut le premier responsable de l'énergie et des mines. Les travaux de la conférence de deux jours se sont poursuivis par la présentation de différentes communications traitant de la place des énergies renouvelables en Algérie. L'ouverture a été faite par le directeur au MEM qui a rappelé le cadre législatif et réglementaire. Le représentant du ministère de l'Environnement a, quant à lui, abordé la promotion des énergies renouvelables comme alternative pour un développement durable en Algérie. Des expériences et autres réalisations dans le domaine ont été rapportées et analysées par des experts nationaux et étrangers. La première expérience est celle de l'électrification à l'énergie solaire de 20 villages au sud du pays, présentée par M. Guezzane, chef de département au centre de recherche et de développement de l'électricité et du gaz. Le recours à ce système a eu des répercussions très positives sur le plan socioéconomique. Le conférencier cite une dynamique de sédentarisation de la population, la création de 12% de nouveaux ménages, un meilleur rendement scolaire pour 43,6% des ménages et 54% de familles éteignent les lumières après 22 heures, alors que sans électrification toute activité s'arrêtait dès la tombée de la nuit. L'enquête effectuée par le centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread) sur les impacts de l'électrification de ces villages a révélé une forte adhésion de la population à ce système. Elle a également prouvé que l'électrification peut changer le quotidien et la vie des villageois. L'assistance a, par ailleurs, eu connaissance des expériences tunisiennes, marocaines et espagnoles dans le domaine des énergies renouvelables. Les travaux du séminaire se poursuivent, aujourd'hui, avec d'autres communications à même d'impulser une nouvelle dynamique aux énergies renouvelables. Malika Ben