Une visite d'une demi-journée à Ben Achour, en ce début mars, a suffisant à M. Ouadah, wali de Blida, qui était accompagné de plusieurs directeurs de l'exécutif, pour se rendre compte, de visu, de l'état de décrépitude avancée dans lequel vivent plus de 18 000 habitants de cette localité. L'artère principale, très exiguë, bien que bitumée à plusieurs reprises, dit-on, offrait, à chaque pas franchi par la délégation, un paysage de désolation : en plusieurs endroits, la boue a carrément recouvert le goudron, il y a partout des nids-de-poule comblés de terre, du fait du ruissellement d'eaux troubles venant des hauteurs… La première halte du wali a eu lieu devant l'annexe du siège de l'APC où les représentants du comité de ce mégaquartier, entourés d'une foule nombreuse, ont énuméré les besoins vitaux des habitants. « On vit hors du temps, Monsieur le wali. Plus de 700 habitants ne sont pas raccordés au réseau d'AEP. Pour évacuer un cas d'urgence à partir de la région amont de la cité Ben Achour, nous payons plus de 400 DA ; sinon, pour les opérations de soins préliminaires, injections, pansements et autres, avec tous les risques que j'encours, je suis obligé de jouer à l'infirmier », s'est indigné un représentant de la cité de Ben Achour, habitant la zone amont. En guise de réponse, le wali a ordonné la constitution d'une commission d'étude et de prospection qui sera dépêchée sur site, début mars, pour donner un avis technique de faisabilité sur une assiette de terrain qui a été proposée pour abriter un centre de santé ou une salle de soins. La foule accompagnant le wali s'est dirigée, après cette première halte, au quartier dit El Fourmadja, qui constitue la zone la plus inondable de Ben Achour. Dans cet endroit, le wali a ordonné le démarrage des travaux de drainage dans le courant de la semaine même, ce qui devra permettre la protection contre les crues d'une vingtaine d'habitations. A plus d'un kilomètre en amont, la « tournée pédestre » du wali devait marquer un arrêt au niveau d'un regard qui donne sur le collecteur principal des eaux usées de toute la grande bourgade de Ben Achour. Ce dernier, encastré sous un pavé défoncé, ne fonctionne qu'à 20%, en raison du sous-dimensionnement de sa section active, mais aussi des problèmes de colmatage, selon les représentants du quartier. La résolution du problème de l'assainissement de cette localité, selon les explications avancées par M. Saâdi, responsable de l'hydraulique, s'inscrit dans le cadre du projet destiné pour le Grand Blida qui englobe quatre communes dont le centre-ville. Pour la localité de Ben Achour, une enveloppe de 30 millions de dinars a été débloquée et le projet d'exécution des travaux, selon ce même responsable, est déjà fin prêt. Plus en amont, en entamant les premières ruelles pentues des hauteurs de cette zone, il était surtout question de l'éclairage public, de l'état des routes, de l'AEP, du transport rural et du raccordement au gaz naturel. Ce dernier point n'a pas manqué de provoquer la colère de quelques habitants qui ont fait état de plus de 200 habitations qui sont toujours situées à l'extérieur du schéma actuel du réseau de gaz naturel. Aussi, le wali a exhorté le représentant de Sonelgaz à inscrire une étude d'extension du réseau aux restes des îlots non encore desservis. A noter que le 31 mars de l'année en cours, selon les propos du représentant de Sonelgaz, sera une date butoir à partir de laquelle quelque 1224 foyers de cette localité jouiront des bienfaits de la flamme bleue. Le problème des actes de propriété, que rencontrent les habitants de Ben Achour, sera réglé dans une large mesure, selon le représentant du cadastre, à partir du 11 avril où il leur sera délivré un certificat d'immatriculation. Ce document devra permettre à ces habitants d'accéder à des crédits bancaires pour financer la restauration de leurs maisons ou encore de pouvoir bénéficier des subventions accordées dans le cadre des programmes de l'habitat rural. En somme, cette visite du wali, qui s'est déroulée dans une ambiance sereine a, depuis, suscité chez les habitants de cette localité, longtemps délaissée, l'espoir d'un lendemain meilleur… Encore faut-il que les engagements pris par les responsables locaux soient suivis d'effets.