Elle couvrira, dans un premier temps, dix wilayas. Chacune bénéficiera, au départ, de quelque 800 appels simultanés. Si certains croient dur comme fer que l'internet à haut débit passe par le câble du téléphone, ce qui donne l'ADSL, d'autres, à l'image de SLC, ne jurent que par les télécommunications sans fil (wireless, en anglais). Pour ce faire, SLC est en train d'installer un backbone (épine dorsale) national de télécommunication sans fil basé sur les protocoles internet (IP), une sorte de réseau parallèle à celui en fibres optiques d'Algérie Télécoms qui couvrira l'Algérie, de Annaba jusqu'à Maghnia et se prolongeant à Hassi Messaoud. La partie déjà réalisée va de Skikda jusqu'à Blida. Ayant obtenu en avril dernier une autorisation de téléphonie sur internet auprès de l'ARPT au même moment que l'EEPAD, Last Net et Webcom, SLC ne s'est pas suffi à préparer des offres de téléphonie sur internet. L'entreprise s'est consacrée à mailler l'Algérie d'un réseau sans fil qui permettra à terme d'offrir l'internet à haut débit, la téléphonie sur internet bien sûr et les réseaux privés pour entreprise – SLC a déjà une liaison de 155 mégabits par seconde sur le câble Alger-Palma pour sa bande passante. «L'autorisation de la voix sur IP nous donne le même statut qu'un opérateur de télécommunication à condition que nous utilisions les protocoles internet. L'ARPT nous laisse le choix de la technologie sans fil ou non», a expliqué Lotfi Nezzar, le vice-président de SLC en charge de l'administration, des finances et du commerce, lors d'une rencontre avec un groupe de journalistes. Le choix de la technologie sans fil est une nécessité historique. Au début de l'aventure SLC en 2000, la déficience du câble et l'anarchie des réseaux filaires, les aspects architecturaux des villes algériennes ainsi que la cherté de la pose de la fibre optique ont poussé les ingénieurs de SmartLink à orienter leur recherche vers le wireless. L'expertise d'Algériens venant d'universités américaines, comme Mouloud Meghezzi, enseignant à l'université de Syracuse, dans l'Etat de New York, a été d'un apport déterminant, affirme-t-on chez SLC. La centaine d'employés, dont 70 ingénieurs recrutés parmi les majors de promotion des universités algériennes, participent aussi à intégrer des solutions technologiques, dont une dizaine a été brevetée. Des solutions qui ont été exportées en Arabie Saoudite et en Espagne où SLC a réussi à décrocher des contrats d'installation de réseaux de télécommunication sans fil. En Algérie, SLC couvre la région d'Alger à 90%, de Boumerdès à Bou Ismaïl, explique Ahmed Kateb, vice-président technique de SLC. Cette couverture permet actuellement de fournir l'internet à haut débit sans fil (Wimax) ainsi que des VPN (réseaux privés) pour entreprises. Pour l'offre téléphonie sur internet (téléphonie sur IP), l'entreprise prévoit de lancer à court terme une offre sur dix wilayas. Chacune bénéficiera dans un premier temps de quelque 800 accès simultanés. Et ce qui semble intéresser les responsables de SLC, c'est la téléphonie sur IP pour les appels en national. Au rythme auquel va l'entreprise, certains observateurs vont jusqu'à affirmer que SLC peut dépasser Algérie Télécom sur certains segments et prend déjà une longueur d'avance sur le nouvel opérateur fixe (Orascom Telecom), qui lancera ses activités en novembre. Rendez-vous est donc donné dans un futur proche pour apprécier les résultats de cette ouverture totale du secteur des télécommunications.