Le démantèlement de ce gourbi, implanté depuis quatre décennies à la lisière de la ville, est indispensable pour la poursuite des travaux de réalisation de cette autoroute longue de 12 km, devant assurer l'évitement du chef-lieu de wilaya en reliant la localité de Boukhalfa à celle de Tazmalt El Kef, sur la RN12. Le projet a été initié en 1990 et relancé fin 2001, après avoir connu un grand retard dans le cadre du programme présidentiel pour la relance économique. A propos du relogement des occupants du bidonville, deux de leurs représentants nous disent : «On nous a annoncé que le montage financier devant couvrir notre prise en charge était constitué d'une enveloppe de 20 millions de centimes devant être fournie par l'APC de Tizi Ouzou, d'une aide du ministère de la Solidarité nationale ainsi que 50 millions de centimes débloqués par la wilaya.» Ne voyant venir, ces citoyens s'en remettent au wali de Tizi Ouzou qui est, selon eux, «la seule autorité capable de débloquer la situation». «Au départ, nous devions être installés dans des logements à implanter dans la localité de Tala Athman, affirment ces deux citoyens, mais voilà que l'on nous fait comprendre que le terrain choisi fait l'objet d'une opposition de la part d'un citoyen qui en revendique la propriété.» Au sujet d'une participation à laquelle les occupants de Tazmalt El Kef sont «conviés» pour la réussite de l'opération de relogement dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire (RHP), ils précisent : «Que les autorités sachent que personne d'entre nous n'est en mesure de participer à la réalisation de ces logements tel que demandé.» Et de s'interroger : «Si nous avions les moyens de construire ailleurs des demeures plus dignes, qu'est-ce qui nous force à occuper un gourbi insalubre depuis plus de quarante ans ?» Ces deux pères de famille affirment «ne plus être sûrs de maîtriser et calmer la colère et le ressentiment des résidents, notamment les plus jeunes. Nous sommes las des promesses des responsables». «La situation peut s'aggraver d'un jour à l'autre, et le wali en est interpellé, car nous avons trop attendu et patienté», précisent-ils. Pour rappel, le relogement de ces citoyens, à l'instar de plusieurs autres bidonvilles de la commune de Tizi Ouzou, est pris en charge, selon les dernières indications des responsables locaux, dans le cadre du programme RHP avec un délai de livraison de 18 mois et d'une capacité de 450 logements. Lors de la visite du chantier de la rocade sud, au début du mois en cours, le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, a réitéré l'exigence «de mettre en service la rocade le 4 août prochain», tout en suggérant que soit implanté à Tazmalt El Kef un sens giratoire au lieu de l'échangeur, le temps que soit «surmonté» l'écueil du bidonville.