L'affichage des bénéficiaires des 601 logements sociaux, dans l'après-midi du 23 février, a été à l'origine d'un profond malaise, suscitant l'ire de dizaines de contestataires parmi les nombreux demandeurs qui se sont vus injustement exclus. Les 601 logements sociaux qui étaient prédestinés à la catégorie de citoyens la plus vulnérable ont suscité tant d'espoirs chez les frustrés de tout acabit, compte tenu du fait que c'est la première fois qu'un quota aussi important est distribué en une seule fois. L'immense espoir provoqué a également fait que les demandes de logement soient proportionnelles, parvenant par milliers au bureau de la commission de daïra. Si cela a permis à certaines familles de se soustraire à la précarité et au diktat des bailleurs, il n'en demeure pas moins que de nombreux demandeurs, parmi lesquels des chefs de famille, natifs de M'sila et vivant dans la détresse, ont été omis de cette liste. Le nombre de recours – 900 – est révélateur du caractère profond du malaise. La contestation est apparue au lendemain de l'affichage de la liste à travers la requête collective transmise par ces contestataires au wali de M'sila, dans laquelle les dépassements enregistrés dans l'octroi de logements ont été mis en relief : la plupart des bénéficiaires « ne résident pas dans la commune », d'autres ont « déjà bénéficié de logements et disposent de lots de terrain à construire ». « De ce fait, nous demandons instamment aux autorités de la wilaya de geler l'affectation de ces logements en attendant la finalisation d'une enquête complémentaire sur cette distribution », concluent-ils. Il y a lieu de signaler la situation déplorable des enfants assistés de 25 à 26 ans qui ont déposé des demandes de logement et ont été exclus de la liste des bénéficiaires. Ces jeunes endurent les pires conditions ; renvoyés par leurs familles adoptives, ils vivent dans des caves d'immeubles où dégoulinent des eaux usées ; pour y pénétrer, il faut passer par une trappe de 50 cm de côté. L'un d'eux a été reçu par M. Menaa, wali de M'sila, il y a de cela 15 jours, qui lui a promis qu'il était dans la liste. Par ailleurs, plusieurs familles des habitations précaires du quartier El Kouche logent dans des locaux commerciaux de la cité des 500 Logements. C'est le cas d'une famille, composée des parents et de deux enfants de 3 et 9 ans, qui vit dans un local de 8 m sur 3 m depuis 1991, nous dit la dame, avant de rejoindre son poste de travail dans une administration, qu'elle s'use à rendre salubre alors qu'elle vit dans un taudis, en compagnie des rats, baignant dans l'humidité, enterrée avec ses enfants. Local que cette famille est sommée de quitter, sur injonction de l'OPGI, par le biais de l'huissier de justice.