Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) semble ne plus apprécier la situation induite par le gel de ses activités politiques. Un gel décidé lors de son dernier conseil national. Il ne pouvait, en effet, se taire face à l'acharnement que subissent ses militants et ses élus. Dans un communiqué rendu public hier, le parti de Saïd Sadi a noté : « Comme prévu, les menaces et autres pressions directes ou indirectes sur le RCD n'ont pas manqué de se produire avant même l'ouverture officielle d'une campagne électorale discréditée à l'intérieur et à l'extérieur du pays. » Pour autant, ces manœuvres n'ont eu que des « effets périphériques sur le collectif militant ». Le RCD, qui boycotte l'élection présidentielle, souligne que « les provocations et autres offres promotionnelles sont des classiques qui rythment les rapports entre le pouvoir et l'opposition, notamment dans des périodes de recomposition clanique ». Mais « l'illégalité et l'indignité de ces méthodes qui font de l'administration un instrument de délinquance politique » ne justifient pas, d'après le RCD, « le reniement d'un militant a fortiori quand il est élu ou responsable ». Le parti de Sadi, qui déclare s'opposer à la gestion et aux pratiques du pouvoir, dénie également « à son premier responsable (le président, ndlr) le rôle d'arbitre et de recours auquel peuvent légitimement prétendre les dirigeants issus de la volonté citoyenne librement exprimée et respectueux de l'Etat de droit ». Ne voulant pas céder au fatalisme, le RCD estime qu'en cette phase « critique pour le destin de la nation, le patriotisme exige de chacun détermination et mobilisation contre un régime qui a stérilisé le pays, déstabilisé l'Etat et humilié la nation ». Cela étant dit, le parti de Saïd Sadi signe, par ce communiqué, et malgré lui, le « dégel » de ses activités politiques. Comme quoi, même en se mettant à l'écart, le pouvoir vous « invite » dans l'arène d'une manière ou d'une autre.