Avec son compagnon et ami Rachid Cherbal avec lequel le recordman natif de Maâtkas a fondé un club scientifique dénommé Oméga à la faculté des sciences de l'université Mouloud Mammeri où ils sont tous les deux étudiants, ces deux passionnés de mathématiques disent avoir mené des recherches dans ce domaine et découvert des dizaines d'astuces, techniques et méthodes «dont l'utilisation permet de gagner énormément de temps dans les calculs (addition et multiplication de deux nombres composés de huit chiffres), le calcul des racines, des puissances, les logarithmes, les jours de semaine, etc.». La participation à la rencontre de Manchester est selon eux «quasi acquise» après avoir reçu, le 7 août , l'invitation officielle de la part de l'organisateur en chef de la 9e olympiade. «Il ne nous reste que la demande de visa à effectuer. Cela grâce aux responsables locaux et centraux du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, à la direction de la jeunesse et des sports de la wilaya de Tizi Ouzou et surtout à certains généreux donateurs qui nous ont aidés à payer les frais de participation», précisent-ils. Les deux matheux soulignent que «c'est un chercheur algérien, Karim A., établi en Europe, qui s'est acquitté à notre place du paiement des frais de participation, avec l'aide d'un de nos enseignants». Le 11 janvier 2004, Mohamed Seghir Saïd, qui a obtenu son baccalauréat série sciences exactes en 2000, s'est présenté devant une commission d'homologation composée de deux professeurs de mathématiques de l'université Mouloud Mammeri et d'une élue à l'APW de Tizi Ouzou ; lors de cette séance de validation, le prodige avait réussi mentalement la multiplication de deux nombres composés de huit chiffres chacun en 45 secondes, battant ainsi le record mondial qui était de 50,9 secondes détenu par un Allemand depuis février 2003. Le 30 octobre de la même année, il reçu le titre de vice-champion du monde du calcul mental à Annaberg, en Allemagne, dans l'addition des nombres cette fois-ci, ce qui lui a valu une… inscription au Guinness des records. Parlant de son parcours, Mohamed Seghir Saïd dit : «Il est vrai que j'ai eu un cursus scolaire brillant, mais je n'ai réalisé que tardivement que je suis doué pour le calcul mental. Un don qu'il faut, chaque jour, perfectionner en cherchant des astuces, élaborant des algorithmes pour atteindre le niveau de rapidité requis». Selon notre interlocuteur, «le calcul mental requiert deux facultés indispensables : une grande aptitude à mémoriser et une rapidité dans l'exécution des opérations». Pour conclure, les deux étudiants parlent d'«un projet pour l'organisation du championnat national pour le calcul mental, voire à moyen terme une édition internationale».