En effet, on peut affirmer dès le départ que la mission de «l'école» ne doit pas se limiter à inculquer des savoirs à une population scolaire au niveau d'une collectivité locale, mais doit s'inscrire dans un projet pédagogique national très large. Et dans les contenus d'enseignement scolaire, on doit trouver une réponse aux besoins fondamentaux des individus et de la société, et aller encore plus loin pour pouvoir inculquer le savoir-faire nécessaire à l'occupation d'un emploi ou à un poste de travail. Et comme cet emploi et ce poste de travail évoluent au gré des innovations techniques et technologiques, ils exigent en conséquence de nouvelles aptitudes, de nouvelles compétences que les contenus de programmes doivent être capables de prendre en charge, et les plans d'enseignement et de formation (ouverture de filières de spécialistés, élaboration de programmes…) doivent être suffisamment souples pour accepter ces changements. Par ailleurs, l'efficacité et le niveau d'efficience d'un système d'éducation et de formation se mesurent par sa capacité à répondre à toutes ces exigences. Pour traiter de façon particulière le problème de la formation professionnelle et de son rapprochement indispensable du monde économique ou monde de l'emploi, il faut préciser que la formation technique et professionnelle – FTP – dans sa nature même, doit être rattachée à d'autres domaines de la vie sociale pour assurer la formation de personnels qualifiés (techniciens et ouvriers), nécessaires au développement socioéconomique d'un pays. Dans la société d'aujourd'hui, qui évolue et change rapidement, il est essentiel que la FTP renforce son rapport et ses liens avec le monde du travail pour satisfaire les besoins de cette société, besoins sans cesse grandissants. Cependant, l'accès à la FTP doit être facilité au maximum pour recevoir le plus grand nombre possible de jeunes, eu égard à la forte demande émergeante pour ce processus d'apprentissage, qui doit se poursuivre tout au long de la vie. Il a été démontré, dans un certain nombre de pays asiatiques, que le enfants souffrent énormément de l'ambition de leurs parents, qui leur préfèrent des études universitaires aux lieu et place de la formation technique et professionnelle. On a remarqué que ce phénomène n'est pas typiquement propre à ces pays, mais est également commun aux autres pays du monde, même occidentaux. Notre pays, l'Algérie, n'échappe pas à ce type anormal d'attitude et d'ambition sociales. Il a été également relevé, à cause de ces comportements, que la FTP a un statut relativement bas dans bon nombre de pays, dont le nôtre, statut en net recul par rapport à l'enseignement général et à la préparation aux études universitaires. Devant un tel état de faits constatés, il y a lieu de se poser plusieurs questions : – Comment les pays, particulièrement ceux en voie de développement, doivent-ils faire pour s'en sortir et tirer profit au maximum de la globalisation mondiale et de son internationalisation ? – Quels changements devront opérer les opérateurs de la FTP pour accomplir convenablement leur mission et suivre le rythme des changements continuels dans l'industrie et dans les entreprises pour mieux répondre à leurs besoins en qualité et en quantité ? – Quelles sont les influences de l'utilisation de la technologie de l'information et de la communication sur la FTP en matière de produits finis ? – Quelles finalités faut-il définir à la FTP, au-delà du développement des aptitudes en relation avec l'activité professionnelle, pour que l'individu puisse contribuer au développement de la société et non seulement s'adapter à son poste de travail ? – Comment renforcer la coordination entre la FTP et l'enseignement général, en créant des articulations flexibles entre les deux ? – Comment permettre au statut de la FTP d'occuper la place qui lui revient dans l'espace éducatif ? Ce sont autant de questions qui appellent des réponses appropriées à même d'assurer un développement harmonieux de la FTP, enjeu des temps modernes. Une sérieuse prise de conscience a été constatée dans bon nombre de pays, où les étudiants ont compris l'importance de la formation technique et professionnelle et sont attirés de plus en plus par ce domaine qui se trouve directement lié au monde du travail et auquel il se prépare efficacement. D'où un taux d'insertion très appréciable. On déduit de cela l'importance du rôle qui incombe à l'orientation professionnelle dans ce domaine, tant en termes de préparation et de suivi qu'en termes d'aide à l'insertion. Et pour aider à réaliser une promotion concrète de la formation technique et professionnelle, il est nécessaire et indispensable d'intervenir à tous les niveaux d'éducation et de formation du système éducatif par des actions spécifiques à chaque palier. 1. Aux niveaux fondamental et secondaire – Renforcement de l'enseignement «d'éducation technologique» et «de socioéconomie», par des visites guidées pour l'exploration de l'environnement : zone industrielle, unités de production, infrastructures administratives et socioéducatives… – Promouvoir et multiplier les actions d'information et d'orientation scolaires et professionnelles en mettant l'accent sur les opportunités qu'offre le monde du travail, en organisant des rencontres avec les professionnels et les gens de métier… – Faire en sorte que les élèves de ces niveaux d'enseignement puissent entrer en contact avec le milieu économique et comprendre mieux les enjeux du monde du travail, – Mettre l'accent sur le nécessaire développement des compétences en matière d'adaptation aux postes de travail pour garantir aux produits les qualités requises.( A suivre)