C'est une femme rurale attachée à sa localité de Zemaâcha. Un douar relevant de la commune d'El-Guitena, situé à une trentaine de kilomètres de Mascara. Une femme pas comme les autres. Elle se sent plus à l'aise dans son environnement : sa terre. « Ici c'est le paradis », dit-elle. En effet, elle a quitté Zemaâcha à l'instar de ses voisins en 1994 pour s'installer à Oran où résidait sa fille dont le mari, un policier, a été assassiné par les terroristes. Elle a tout laissé après que sa localité Zemaâcha, située sur les hauteurs des monts de Stamboul, fut infestée de terroristes. Douze ans plus tard, avec l'amélioration de la situation sécuritaire, c'est une sexagénaire qui fait sa réapparition à Zemaâcha. C'est la première personne à avoir pris l'initiative de retourner au douar. Il s'agit de Bensaïd Zohra, appelée communément Khalti Zohra. Elle est âgée de 68 ans et vit seule dans un logement construit dans le cadre de l'habitat rural. Mercredi dernier, elle nous à accueilli et nous a fait visiter son habitation dont des fenêtres sont dépourvues de vitres et donc exposées aux vents durement ressentis notamment en cette période de rafale. Signe de sa générosité et de son hospitalité, Khalti Zohra nous a invité à partager son repas, qu'elle a préparé elle-même, constitué à base de légumes cueillis devant chez elle, ainsi que du petit-lait provenant de la traite de sa chèvre. Elle dispose toutefois de l'électricité et de l'eau potable mais se réchauffe grâce au feu de bois qu'elle ramasse aux alentours de son habitation. Son seul souhait a trait à une aide pour se prémunir contre le froid causé par l'absence des vitres. C'est un froid glacial. Le président de l'APC de Guitena, M. Bettah Mahieddine, s'est senti compatissant, en s'engageant à prendre en charge cette situation. Khalti Zohra, c'est l'exemple de femmes algériennes attachées à l'amour de la terre.