Oisiveté, chômage, décharges publiques sauvages et fosses sceptiques, tels sont les signes caractéristiques qui autorisent à qualifier Z'ralda de douar oublié. Situé à cinq kilomètres de la commune d'El-Ghomri dont il relève sur le plan administratif, ce douar reflète l'aspect des contrées marginalisées dans une Algérie profonde au moment où des communes se distinguent par la réalisation de projets fantaisistes. En effet, la population de Z'ralda, composée d'une trentaine de familles, vit le calvaire depuis l'indépendance, en l'absence de tout moyen de loisirs, de distraction et de raccordement du réseau d'assainissement, des doléances qui ne sont pas difficiles à satisfaire. Dans ce contexte, les citoyens continuent à entretenir les fosses sceptiques pour l'évacuation des eaux usées, et la saleté a engendré des décharges publiques sauvages, car l'enlèvement des déchets et autres ordures ménagères n'est pas assuré par les agents de nettoiement de la commune d'El-Ghomri. Ces insuffisances constatées sur le terrain sont justifiées, selon un élu local, par le manque de moyens humains et matériels dont dispose l'APC d'El-Ghomri. Outre ces lacunes qui perdurent, le douar Z'ralda se distingue par l'absence de l'éclairage public, le bitumage des voies d'accès et de toutes les infrastructures socio-éducatives et ce, au moment où les pouvoirs multiplient les initiatives pour encourager le peuplement des douars et stopper l'exode rural. C'est un véritable cri de détresse que lancent les citoyens de ce douar aux élus locaux et aux autorités wilayales afin d'alléger leurs souffrances. Quant aux jeunes qui y vivent malgré eux, leur mal est plus profond puisqu'aucune activité liée aux loisirs n'existe au douar et en dehors du travail de la terre, aucune perspective d'emploi ne leur est offerte. A. B.