Nous sommes donc à la fin de la saison 2004-2005, et alors que tout le monde s'attendait à ce que l'équipe soit plus étoffée de joueurs d'envergure capables d'apporter un plus afin d'être toujours concernés par les premiers rôles a fortiori lorsqu'on joue une compétition internationale, un scénario des plus inattendus se déroula alors avec le départ de l'entraîneur Zekri. Nous avions l'habitude de voir les entraîneurs sauter comme des «fusibles» pour résultat insuffisant entre autres. Mais Zekri n'a apporté que de bonnes choses au CABBA. A commencer par la cohésion, l'esprit combatif. Enfin, tous les ingrédients qui en font une équipe redoutable, la meilleure preuve, sont les résultats enregistrés lors de la phase retour et pour mettre tout le monde d'accord, offrir à Bordj l'opportunité de jouer, pour la première fois de son histoire, une compétition internationale et avec tout cela, on le laisse partir. Là on ne comprend pas. Ensuite, il y a eu le départ de certains joueurs clés dans le dispositif de jeu du CABBA, qui n'ont malheureusement pas été remplacés comme il se doit ou pas remplacés du tout. Le CABBA n'a pas remplacé le départ de Benchadi, donc il se trouve sans arrière gauche, et en libérant Tibermacine, le Ahly joue son véritable libero, car aucun joueur ne peut remplacer Deffaf actuellement indisponible. Gigiu se défend et dit qu'il a laissé des consignes au comité dans le choix des recrutements et qu'il n' en est en aucun cas responsable. Ce que réfute bien sûr le comité qui veut que seul Gigiu porte le chapeau. Le problème d'intégration des nouveaux joueurs au sein du groupe s'est posé déjà, en Tunisie, et continue d'exister, et là, une préparation psychologique incombe au staff technique. Nous n'allons sûrement pas mettre en doute les compétences de Gigiu, mais l'outil, c'est-à-dire la langue, lui fait cruellement défaut, encore faut-il que les joueurs comprennent la langue de Molière. Gigiu dit ne pas comprendre également pourquoi des joueurs affirmant être professionnels trouvent le moyen d'arriver toujours en retard à l'entraînement sans être inquiétés et prétendent le jour du match être titularisés. D'ailleurs, ce manque de fraîcheur physique a été constaté tout au long des trois rencontres disputées par le CABBA où les joueurs terminaient la partie à bout. C'est cette ambiance pourrie qu'a eue le CABBA durant l'été et que la déroute du lundi «noir» est venu mettre à nu. Le soir même, Gigiu était partant, le président Remmachi allait faire de même le lendemain lors de l'AGO, malgré l'insistance des autres membres qui lui demandaient de rester. Maintenant, un directoire présidé par Tabakhi a été installé pour organiser des élections, mais surtout pour parer au plus urgent, c'est-à-dire gérer l'équipe pendant ces prochaines journées du championnat. A la «Bérézina» est venue s'ajouter le pourrissement. Une situation qui ne peut en aucun cas jouer en faveur du CABBA, qui doute actuellement même de son devenir, et qui frustre de plus en plus les milliers de Criquets qui n'aspiraient qu'à une chose et une seule : la prospérité du Ahly.