L'implant cochléaire « est destiné à supplémenter quelqu'un qui a une surdité précoce », selon le docteur Naït Mohamed. 500 malades attendent d'être pris en charge pour cette pathologie. L'autre activité où l'hôpital a enregistré un chiffre record depuis 1962 : une centaine d'ablations par radiofréquence. L'hôpital Mustapha Bacha d'Alger a réalisé un record avec 109 implants cochléaires en 2008. « Nous avons voulu en faire une spécialité de référence au CHU Mustapha », a indiqué, hier, le directeur général de l'hôpital, Yahia Dahar, lors d'une conférence de presse où il a fait part du bilan d'autres activités de son établissement sanitaire. Au total, 150 implants ont été effectués depuis 2003. L'implant cochléaire « est destiné à supplémenter quelqu'un qui a une surdité précoce », explique le docteur Naït Mohamed. Ce dernier précise que « grâce à cet implant, on ne pourra plus parler de sourd-muet ». Un implant coûte 230 millions de centimes, selon le directeur général du CHU, qui a indiqué aussi que son hôpital a réalisé une dizaine d'implants Baha. « Baha est une prothèse destinée aux enfants qui n'ont pas de conduit auditif », explique le docteur Naït Mohamed, qui précise que cet implant s'applique aussi « aux adultes qui ont les oreilles qui coulent ou qui ont déjà été opérés ». Une liste compte un peu plus de 500 malades en attente d'être pris en charge pour cette pathologie. « Il faut multiplier le nombre de centres d'implantation », estime le docteur Naït Mohamed, qui évalue à « plus d'un milliard de centimes » la prise en charge d'un implanté. Autre activité où l'hôpital Mustapha a réalisé un record : l'ablation par radiofréquence. « C'est l'activité où l'on a réalisé un chiffre unique depuis 1962 », se réjouit M. Dahar. Une centaine d'ablations ont été réalisées dans cet hôpital depuis avril 2008. Lancée en octobre 2003, l'ablation par radiofréquence « est une source d'énergie que l'on applique à l'intérieur du cœur pour brûler le tissu malade », explique le docteur Yazid Aoudia, chef de l'unité spécialisée en rythmologie du service de cardiologie. Notre interlocuteur précise que « le malade est guéri de manière définitive ». « C'est une activité qui est comparable à celle du grand centre européen. » Le coût d'une ablation est de 5000 euros en Europe. Le service de cardiologie du CHU Mustapha a acquis depuis peu ce qui est appelé le système Carto. « C'est un système de navigation tridimensionnelle, ce qui permet de voir le cœur en trois dimensions », explique le docteur Yazid Aoudia. Avec ce système, le service a déjà réalisé une dizaine d'ablations. « Ce sont les premières ablations réalisées dans le monde arabe », selon le directeur de l'hôpital. Par ailleurs, dans le service d'ophtalmologie, 140 greffes de la cornée ont été effectuées depuis 2007. Le service utilise aussi le laser Ximer pour le traitement des myopies. Pour ce qui est des greffes rénales, 31 ont été réalisées en 2007 et 26 en 2008. En outre, 24 malades atteints de scoliose ont été traités depuis début 2007. « La scoliose est une déformation de la colonne vertébrale dans les trois plans de l'espace », explique le docteur Aït Ouarab, qui distingue deux types de pathologie : les scolioses malformatives et idiopathiques (pas de raison apparente). Notre interlocuteur a indiqué que 45 malades sont en attente d'être pris en charge par son service. M. Dahar a annoncé qu'une banque des yeux est phase de création à l'hôpital Mustapha pour faire des prélèvements sur des cadavres ; ce projet coûtera 70 millions de dinars. Trois grands services de l'hôpital Mustapha (neurochirurgie, gastroentérologie et urologie) sont en phase de réhabilitation pour la bagatelle de 39 millions de centimes ; les études ont été faites et les entreprises ont été retenues, selon le premier responsable du CHU.