La ville de Tadmaït, à 17 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou, a été ébranlée, hier dans la matinée, par un attentat kamikaze qui a ciblé le siège de la garde communale, sis au niveau de la cité Ferki. Bilan : deux morts, un garde communal âgé de 32 ans, originaire de Draâ Ben Khedda ainsi qu'une femme, fille de chahid. L'on a également dénombré neuf blessés parmi les passants. Il était 8h15 lorsqu'un terroriste muni d'une ceinture explosive s'est, selon des sources diverses, fait exploser devant la brigade de la police communale. Les débris causés par la déflagration ont provoqué des dommages aux habitations mitoyennes et même aux véhicules qui étaient à proximité du lieu de l'attentat. Les vitres ont volé en éclats. L'on a constaté de visu des trous causés par des bouts de fer sur la tôle des voitures. Des témoignages concordants précisent que le terroriste allait pénétrer à l'intérieur du siège de la police communale lorsqu'il a été repéré par un garde en faction, qui a ouvert le feu sur l'islamiste armé. C'est là que le kamikaze s'est fait exploser, juste à l'entrée de la bâtisse. Les neuf blessés, dont une femme et un policier communal, ont été enregistrés puis évacués vers le CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou ; leurs jours ne sont pas en danger, ajoutent les mêmes témoins. « On a entendu un grand bruit. On ne savait pas qu'il s'agissait d'un kamikaze. Mais quelques minutes après, on a vu des gens courir dans tous les sens », nous dit le gardien d'une école primaire sise à quelques dizaines de mètres du lieu de l'attentat. Notons que l'explosion a suscité une véritable panique chez les lycéens, étant donné que leur établissement est mitoyen du siège brigade ciblée. Les restes du kamikaze étaient visibles sur le pavé. Un important dispositif des forces combinées a été dépêché sur les lieux avant que les éléments de la Protection civile et les travailleurs de la mairie ne procèdent au nettoyage de la route et les endroits touchés par l'attentat. Des renforts de l'ANP et de la gendarmerie ont dressé un périmètre de sécurité pour éviter toute éventualité et permettre à la police scientifique de recueillir tout élément susceptible de servir de piste pour l'identification du terroriste. Ce dernier serait, dit-on, âgé de 29 ans. Deux grenades artisanales prêtes à l'emploi ont été récupérées par les services de sécurité, ajoute-t-on, à quelques mètres de la brigade attaquée. Selon des citoyens de la localité, le même siège de la garde communale a, il y a trois années, fait l'objet d'une attaque terroriste mais qui n'a, heureusement, engendré aucune victime. A Tadmaït, pour rappel, une bombe de fabrication artisanale a explosé et une autre désamorcée, la semaine dernière, au lieudit Feraoun, sur la RN12. En septembre dernier, deux gardes communaux ont été assassinés, en plein jour, par un groupe terroriste qui a dressé un faux barrage sur la route desservant le village d'Aït Ouarzedine. Deux mois auparavant, en juillet 2008, un autre membre de la police municipale a connu le même sort lors d'une attaque terroriste contre le détachement d'Aït Saâda. Les forces de sécurité ont réussi, en janvier 2009, à mettre hors d'état de nuire trois terroristes munis de ceintures explosives prêtes à l'utilisation. Cela, sans parler du conseiller militaire de Droukdal, chef du GSPC, abattu par les militaires de l'ANP en septembre2008, alors qu'il se rendait sur les monts de Sidi Ali Bounab.