Les cinq militaires, grièvement blessés dans l'attentat à la bombe qui a ciblé, lundi dernier vers 15h, un convoi des forces de l'ANP sur la route reliant le village Aït Ouarzeddine au chef-lieu de la commune de Tadmaït, une localité située à environ 20 kilomètres à l'ouest de la ville de Tizi Ouzou, ont tous succombé à leurs blessures dans la même soirée à l'hôpital de Bordj Ménaïel. Les cinq soldats étaient, a indiqué notre source, à bord d'un camion militaire, transportant un ravitaillement destiné au campement militaire installé près du village Aït Ouarzeddine, lorsque soudainement celui-ci a sauté sur deux engins explosifs enfouis sous terre par les groupes terroristes activant dans cette région. Les deux explosions, qui se sont produites à quelques secondes d'intervalle, ont été suivies par un accrochage qui aura duré près d'une vingtaine de minutes. La riposte des militaires, énergique, notamment après l'intervention des soldats du campement militaire installé dans les environs, a poussé les criminels à prendre la fuite vers le maquis de Sid-Ali-Bounab, à proximité duquel se situe justement le village Aït Ouarzeddine. Un village qui a payé, faut-il le rappeler, un lourd tribut depuis déjà le début du terrorisme et encore de façon très particulière ces deux dernières années. Du fait de sa proximité avec le tristement célèbre maquis de Sid-Ali-Bounab, ce village a subi de plein fouet les affres de l'islamisme armé. Le 28 septembre 2008, deux gardes communaux, qui étaient sur la route pour rejoindre à bord d'un fourgon de transport de voyageurs le détachement de la garde communale de ce village situé à 4 kilomètres du chef-lieu communal de Tadmaït, ont été froidement assassinés dans un faux barrage. Moins de deux mois plus tard, c'est le campement de la garde communale lui-même qui sera attaqué, sans faire de victimes. Depuis cette période, les habitants d'Aït Ouarzeddine ne cessaient d'observer des mouvements fréquents des groupes armés terroristes mais un semblant d'accalmie régnait dans leur village, non pas dans toute la région de Tadmaït où les islamistes armés continuaient à perpétrer des attentats. Le dernier en date était un attentat kamikaze perpétré il y a une dizaine de jours par un certain Kobbi Mabrouk, originaire de la wilaya de Ouargla, contre le siège de la garde communale du chef-lieu de la commune de Tadmaït. Un attentat, qui a fait deux morts, dont un garde communal et une vieille femme, ainsi qu'une dizaine de blessés, des civils pour la plupart. Bien avant, durant la mi-février 2008, un attentat à la bombe a été déjà perpétré contre un barrage militaire. Un soldat de l'ANP a été tué alors que quatre autres ont été blessés. Voilà donc après une longue série d'attentats qui ont frappé la localité de Tadmaït du sceau de coupe-gorge qu'un autre attentat meurtrier est perpétré, lundi dernier, contre les forces de l'ANP. Cet attentat est perpétré, faut-il aussi le souligner, après une longue série de coups durs portés par les services de sécurité aux islamistes armés dans la wilaya de Tizi Ouzou où le bilan des terroristes éliminés est porté à 19 depuis le début de l'année 2009. Cet attentat intervient aussi au moment où le nouvel “émir” de katibat Al-Ansar, Massrour Mourad, alias Laâouar, originaire de la wilaya de Boumerdès et âgé de 38 ans, a été liquidé récemment dans le massif de Mizrana par ses acolytes qui le soupçonnaient de vouloir se rendre aux services de sécurité. C'est justement le fait que le corps du terroriste n'a pas été retrouvé, a expliqué une source au fait du dossier sécuritaire. Tarik F.