Une seconde enveloppe d'un même montant a été dégagée par l'APC pour entamer une seconde phase de travaux d'aménagements urbains dans «certains quartiers qui seront choisis et retenus par une Commission» composée d'élus et de responsables locaux. Par ailleurs, prés de 4 autres milliards de centimes ont été répartis à travers les 12 secteurs urbains de la ville pour assurer les menus travaux d'entretien et de maintenance des voieries, des trottoirs et des espaces verts. C'est donc au total une enveloppe de 25 milliards qui sera cette année consommée pour ce qui risque d'être abusivement appelé «aménagement urbain de la Ville». En effet, si les responsables de ces opérations ont des raisons de se féliciter des travaux réalisés dans des délais records, le citoyen oranais constate pour sa part que l'aménagement et l'embellissement en question n'a touché que les abords des grands axes routiers qui restent surtout incontournables sur le parcours des cortèges officiels des grands décideurs de passage à Oran. De l'Aéroport d'Es Sènia jusqu'à la résidence El Bahia et l'entrée protocolaire du siège de la Wilaya, tout a été en effet revu et corrigé pour donner à la façade urbaine une certaine esthétique. Au niveau du grand giratoire de la clinique Nekkache, un jet d'eau a été aménagé, et seuls les immeubles bordant le périphérique ont été repeints. Mais à l'intérieur des cités, celle des 1 245 logements par exemple, c'est toujours le règne de la laideur, de la boue hivernale et des caves inondées. Ici, les rats continuent d'élargir leurs territoires, malgré les alertes transmises par le comité de quartiers aux responsables élus. Le terrain qui servait de marché aujourd'hui interdit est en voie de devenir une décharge sauvage. Les enfants du quartier ont courageusement tenté de l'occuper en traçant un semblant de terrain de foot avec des poteaux de buts de fortune. Leurs demandes déposées à la «Mairie» d'Es Seddikia et à la DJS ont été … égarées. Organisation inadaptée Ces jeunes de la Cité des 1 245 Lgts, qui regardent de loin le jet d'eau gicler au rythme des sirènes de véhicules officiels de passage, se disent que la «Houkouma» est trop occupée avec elle-même pour daigner les aider à niveler et revêtir de tuf leur «terrain de foot», déjà convoité disent-ils par un investisseur privé anonyme. Des exemples comme celui de la cité des 1 245 Lgts sont malheureusement trop nombreux sur le territoire de la commune d'Oran. Comment dés lors peut-on décemment parler de politique d'aménagement urbain et d'amélioration du cadre de vie communautaire ? Au delà de la polémique sur ces milliards de centimes dépensés pour des jets d'eau, des statues et des «machins» décoratifs au milieu de certains ronds points, la véritable question que posent pertinemment quelques urbanistes oranais est surtout de savoir «qui peut décider de quoi?». Oran et son aménagement urbain restent, depuis très longtemps, piégés par une organisation territoriale inadaptée, un manque d'implication des élites sociales.