L'Algérie est en train d'accumuler les mauvais points, en dépit des déclarations de ses dirigeants qui ne cessent de faire preuve d'un optimisme béat et de certitudes inébranlables. Un organisme spécialisé britannique vient de classer Alger parmi les dix villes les moins vivables au monde sur 127. Il a pris pour critères, entre autres, la sécurité, les infrastructures, l'hygiène, l'activité culturelle, des aspects qui font cruellement défaut à notre capitale qui est classée au bas du tableau avec Karachi, Bogota, etc. Malheureusement, et cela fait mal au cœur, ce n'est pas la première fois que notre pays est désigné du doigt d'une manière qui ne nous honore guère. Récemment, la Banque mondiale a publié un rapport dans lequel elle écrit que dans le monde arabe, l'Algérie est le pays le plus mal géré, après l'Egypte. Les constats négatifs ne s'arrêtent pas là. Plusieurs années de suite, le très sérieux Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) a classé l'Algérie à la 120e position dans le monde en matière de développement humain, loin derrière la Tunisie et d'autres pays arabes. Autre tare, Transparency International, une ONG internationale spécialisée dans la traque de la corruption, considère l'Algérie parmi les pays les plus corrompus au monde. Aucune réaction officielle algérienne n'a démenti ces allégations. Pour le commun des citoyens, le désastre est surtout palpable dans le domaine sportif. L'Algérie, qui caracolait en haut du tableau dans les années 1960, 1970 et 1990 dans le classement africain, est aujourd'hui absente de toutes les compétitions internationales. Et la descente aux enfers continue. Il ne reste plus que ses rêves à l'Algérien. Il regarde avec envie des pays très pauvres, démunis de moyens, émerger et se faire respecter parmi le gotha mondial. Les dirigeants algériens ne semblent pas s'émouvoir de cette catastrophe multidimensionnelle. Le recul sur tous les fronts ne les affecte nullement, comme si leur responsabilité n'est pas engagée. Ils osent même accuser parfois le citoyen de leur incompétence, mais ils ne font rien pour sortir le pays du gouffre. On reste dans la gestion par les copains et les coquins, et les hommes compétents et intègres n'ont qu'à attendre des jours meilleurs. En attendant, les Algériens sont gavés de chiffres mirobolants pour leur faire croire à un développement sensible. On oublie de leur dire que Dame Nature avec son pétrole y est pour quelque chose.