La souche H5N1 du virus A de la grippe aviaire, une fois contractée, peut avoir une issue fatale chez l'homme. On estime qu'une personne sur deux qui ont été affectées décède. Le virus H5N1 ne se transmet pas de l'homme à l'homme, il devrait pour cela subir une recombinaison génétique avec une souche de grippe humaine (réassortiment) qui avantage la contamination entre personnes. Si celle-ci n'a pas eu lieu, il n'y a pas de risque réel de contagion entre humains. La grippe aviaire, identifiée pour la première fois en Italie il y a plus de 100 ans, survient dans le monde entier. Elle peut avoir des symptômes très variés, allant d'une forme bénigne à une maladie très contagieuse et rapidement mortelle qui provoque de graves épidémies. Le taux de mortalité pouvant avoisiner les 100%. Le H5N1, un virus insaisissable Les oiseaux d'eau migrateurs constituent le réservoir naturel des virus de la grippe aviaire et humaine. Ils sont naturellement immunisés contre l'infection. Les volailles domestiques, poulet et dinde notamment, sont par contre extrêmement sensibles aux épidémies de grippe mortelle. On connaît 15 sous-types de virus grippal chez les oiseaux migrateurs, notamment les canards (anatidés), pouvant potentiellement circuler dans les populations aviaires. A ce jour, toutes les flambées de la forme hautement pathogène ont été causées par des virus grippaux de type A et des sous-types H5 et H7. Des recherches récentes ont montré que des virus faiblement pathogènes peuvent parfois, après avoir circulé peu de temps dans une population de volailles, muter et devenir hautement pathogènes. Le premier cas documenté d'infection humaine s'est produit à Hong Kong en 1997, lorsqu'une souche H5N1 a provoqué une affection respiratoire sévère chez 18 personnes et la mort de 6 d'entre elles. Cette infection a coïncidé avec une épidémie de grippe aviaire hautement pathogène, provoquée par une même souche affectant les volailles de Hong Kong. L'abattage rapide -en trois jours – de toutes les volailles de Hong Kong, soit environ un million et demi d'oiseaux, a diminué les possibilités de nouvelles transmissions directes à l'homme et pourrait avoir permis d'éviter une pandémie. Sur les 15 sous-types de virus grippal aviaire, le H5N1 est le plus inquiétant pour plusieurs raisons. Il mute rapidement et il a une propension avérée à acquérir les gènes des virus infectant d'autres espèces. La pandémie peut faire 150 millions de morts On a établi à deux occasions sa capacité à provoquer chez l'homme de graves infections. Les oiseaux qui survivent à cette infection excrètent le virus pendant 10 jours au moins, par voie orale et dans les fèces, ce qui facilite sa propagation sur les marchés de volailles vivantes et, le risque n'est pas à écarter, par les oiseaux migrateurs. En se basant sur les tendances historiques, on peut s'attendre en moyenne à trois à quatre pandémies par siècle, avec l'émergence de nouveaux sous-types viraux se transmettant facilement d'une personne à l'autre. Mais il est impossible de prévoir le moment exact où elles surgissent. Au XXe siècle, la grande pandémie de 1918-1919 (grippe espagnole), qui a provoqué de 40 à 50 millions de morts dans le monde selon des estimations, a été suivie par deux autres pandémies en 1957-1958 (grippe asiatique) et 1968-1969. Les experts s'accordent pour dire qu'une autre pandémie de grippe est inévitable et peut être imminente. Le 29 septembre, les Nations unies ont lancé une campagne de sensibilisation en direction des gouvernements pour qu'ils se préparent à faire face à une pandémie majeure qui pourrait coûter la vie à 150 millions de personnes. A ce jour, la grippe aviaire a tué 66 personnes, majoritairement en Asie du Sud-Est où plusieurs millions de volailles ont été abattues causant 15 milliards de dollars de pertes.