La mise au point est intervenue hier alors même que le président de l'Autorité palestinienne poursuit une tournée internationale qui doit le mener notamment aux Etats unis. Les Palestiniens, rappelle-t-on, sont à l'origine du report du sommet qui devait réunir initialement le président Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, pour absence évidente, selon eux, de résultats. L'Autorité du président Mahmoud Abbas vient par ailleurs de rejeter une nouvelle fois les pressions exercées par Israël pour empêcher la participation du mouvement islamiste Hamas aux élections législatives prévues le 25 janvier. «Israël n'a aucun droit d'intervenir dans ce scrutin qui est une affaire interne palestinienne», a déclaré le négociateur en chef palestinien Saeb Erakat. Il a indiqué avoir soulevé cette question lors d'une rencontre vendredi avec le vice-Premier ministre israélien, Shimon Peres, qui lui aurait promis une réponse dans les prochains jours. Selon des participants israéliens à la rencontre, M. Erakat a estimé à cette occasion que les pressions israéliennes avaient fait l'effet contraire que celui qui était escompté et «renforçaient le Hamas au lieu de l'affaiblir». Israël tente d'empêcher la participation du Hamas à ces élections, arguant du fait que le Hamas nie le droit d'existence à l'Etat juif et n'a pas renoncé à perpétrer des attentats même s'il a accepté une trêve. Ce qui est absolument faux, car ce mouvement qui semble progressivement se muer en parti politique pour avoir opté pour la voie électorale ne défend pas cette thèse, et justifie son recours aux armes par la poursuite de l'occupation israélienne. Quant à la violation de la trêve, c'est le fait d'Israël d'observer un cessez-le-feu en règle. Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a annoncé en septembre qu'Israël suspendrait sa coopération à l'organisation des élections en Cisjordanie si le Hamas y participerait. «Nous ferons tous les efforts pour ne pas les aider» si le Hamas participe, avait-il déclaré au New York Times estimant «impossible la tenue d'élections» sans aide israélienne. Toutefois, de hauts responsables israéliens semblaient nuancer hier l'opposition à la participation du Hamas faisant une distinction entre une «position de principe» et son application. «Nous ne pouvons qu'être opposés à la participation du Hamas qui est une organisation terroriste, mais nous n'envisageons pas d'arrêter des responsables politiques dans la mesure où ils ne sont pas impliqués dans des attentats», a déclaré un haut responsable qui a requis l'anonymat. «Notre opposition à la participation du Hamas n'implique aucune intervention dans le scrutin», a-t-il soutenu. De son côté, le chef du Conseil national de sécurité israélien, le général de réserve Gioara Eiland, interviewé par la radio publique, a également opéré un distinguo entre «l'opposition de principe» d'Israël et des «actions pratiques» qui pourraient en découler. Le Hamas a réalisé de bons scores face au Fatah, le mouvement du dirigeant palestinien Mahmoud Abbas, dans une série de municipales ces derniers mois. Selon les sondages, ce mouvement devrait confirmer sa percée lors de sa première participation aux législatives de janvier, sans toutefois l'emporter sur le Fatah. Mais pour nombre d'observateurs, et si jamais il devait exprimer une préférence entre les deux organisations palestiniennes, la réponse israélienne serait ni l'une ni l'autre. Les prisons israéliennes sont remplies de militants palestiniens sans distinction politique. Le plus connu d'entre est Marwan Barghouti un des leaders du Fatah et condamné à la prison à vie. Tout simplement, Israël entend créer un fort climat d'instabilité et d'insécurité dans les territoires palestiniens pour y maintenir son occupation.