Changements n Le Hamas a décidé de ne pas renouveler la trêve avec Israël, le Likoud est en chute libre et les législatives palestiniennes sont proches. Les signes d?une incertitude sur l?avenir politique de la région se multiplient. Le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas a présenté, dimanche, une liste de candidats du Fatah pour les législatives de janvier, provoquant la colère de certains membres de son parti qui envisagent de faire dissidence, selon un responsable du Fatah. M. Abbas «a nommé les candidats du parti qui participeront aux prochaines élections législatives dans les circonscriptions et ceux de la liste (qui disputera le scrutin à la proportionnelle au niveau national) sans avoir consulté la direction» du Fatah, a affirmé un responsable qui a requis l'anonymat. Selon lui, les candidats victorieux aux primaires du Fatah n'ont pas eu non plus leur mot à dire. Le Fatah présente 132 candidats aux législatives du 25 janvier, un nombre équivalent aux sièges à pourvoir. Le parti, qui domine le Parlement actuel, devra affronter, lors des législatives, le mouvement Hamas qui participe au scrutin pour la première fois. En Israël, le combat électoral est aussi mouvementé. Force politique dominante en Israël des trois dernières décennies, le Likoud (droite), qu'Ariel Sharon a quitté pour créer Kadima, une nouvelle formation de centre droit en vue des élections de mars, est en chute libre et risque d'être ravalé au rang de troisième parti du pays. Conduit par Ariel Sharon aux législatives de janvier 2003, il avait raflé 40 sièges, soit le tiers des sièges de la Knesset (Parlement, 120 sièges). La lutte pour sa succession à la tête du parti et les désertions de ceux qui choisissent de rallier Sharon ont accru la division et le désarroi au sein du grand parti de la droite israélienne. La volte-face soudaine du ministre de la Défense Shaoul Mofaz, hier encore prétendant à la succession de M. Sharon à la tête du Likoud, et qui a annoncé son ralliement au Kadima de M. Sharon, est un nouveau coup dur pour le Likoud. De son côté, le chef du parti travailliste israélien Amir Peretz estime que la «feuille de route» est «une perte de temps» et envisage d'engager avec les Palestiniens des négociations sur le statut final des territoires palestiniens s'il est appelé à former le prochain gouvernement. «La feuille de route est la recette pour un gel total du processus politique qui pourrait durer des années. C'est une perte de temps», a-t-il déclaré à un groupe de diplomates, rapporte dimanche le quotidien Yediot Aharonot. Sur le front militaire, le président du bureau politique du groupe de la résistance palestinienne Hamas, Khaled Mechaâl, a affirmé, vendredi, depuis Damas, que son mouvement ne reconduirait pas l'accord de trêve dans les attaques anti-israéliennes, qui expire à la fin 2005. «Nous n'allons pas conclure une nouvelle trêve alors que notre peuple est encerclé et se prépare à une confrontation» avec Israël, a lancé M. Mechaâl. Le 3 novembre, un des chefs du Hamas, Mahmoud Zahar, a indiqué que le mouvement ne serait pas tenu par une éventuelle prolongation de la trêve si Israël n'arrêtait pas ses attaques et ne libérait pas des milliers de détenus palestiniens. Côté israélien, les provocations et les hostilités ne cessent pas. L'armée israélienne est entrée ce lundi matin à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. Les soldats israéliens sont arrivés à bord d'une vingtaine de jeeps et ont encerclé trois bâtiments du centre-ville. Les militaires, qui n'ont pas fait usage de leurs armes, ont appelé par haut-parleurs les habitants des bâtiments en question à évacuer les lieux.