L'espoir né de l'évacuation unilatérale de la bande de Gaza par les Israéliens s'évapore avec l'obstination de Sharon à refuser aux Palestiniens d'Al Qods de voter à l'occasion des législatives. Considéré comme une constante des revendications palestiniennes, le statut de la ville de Jérusalem, qu'Israël s'obstine à annexer, pourrait mettre le feu aux poudres. En effet, les Palestiniens considèrent la partie orientale de Jérusalem, où vivent 200 000 d'entre eux, comme la capitale de leur futur Etat. Un haut responsable de la présidence du Conseil israélien a catégoriquement exclu que les Palestiniens de la Ville sainte aillent voter dans les bureaux de poste, comme ce fut le cas aux législatives de 1996 et à la présidentielle en janvier dernier. “Nous ne permettrons pas qu'il y ait des bureaux de vote avec des urnes à Jérusalem, en vue des législatives palestiniennes”, a-t-il déclaré. “Dans le passé, nous avons permis aux Palestiniens d'aller à la poste pour participer au scrutin. Mais, ce ne sera pas le cas cette fois”, a-t-il ajouté. Ferme, il martèlera : “Nous ne tolérerons aucune activité politique de cet ordre, et nous sommes d'autant plus déterminés à empêcher toute atteinte à notre souveraineté sur Jérusalem, notre capitale.” Interrogé sur la position israélienne, Saeb Erakat, le principal négociateur palestinien, a estimé : “Cela signifie qu'Israël veut empêcher les élections et veut pousser le peuple palestinien à une bataille interne.” Quant à la question de savoir si les élections législatives palestiniennes seront repoussées, il a répondu que cela “devra être décidé par toutes les factions palestiniennes et tous ceux qui prennent part au scrutin”. Plus virulent, Nabil Abou Roudeïna, porte-parole de la présidence de l'Autorité palestinienne, a, pour sa part, affirmé que la position israélienne “viole les accords et entrave le processus électoral”. “Nous appelons Israël à respecter les accords qui avait régi la tenue des élections à Jérusalem en 1996”, a insisté le conseiller de Mahmoud Abbas. Ceci étant, le report des élections législatives palestiniennes sont toujours à l'ordre du jour. Certains analystes estiment qu'il s'agit là d'une aubaine pour le président de l'Autorité palestinienne, auquel un report de l'échéance des législatives palestiniennes pourrait profiter en raison de la division prévalant actuellement au sein de son parti, le Fatah, sans oublier que le Hamas vient d'emporter haut la main des municipales dans les grandes villes de Cisjordanie. La question de savoir si les élections législatives palestiniennes seront repoussées “devra être décidée par toutes les factions palestiniennes et tous ceux qui prennent part au scrutin”, a annoncé Saeb Erakat. K. ABDELKAMEL