Cela fait des années que les habitants de la localité d'Ikhervane, dans la commune de Tazmalt, tentent d'attirer l'attention des autorités sur le problème de pollution de leur environnement par le rejet de margines par les cinq huileries installées dans la localité. Une technicienne de la direction de l'Environnement a bien été envoyée sur les lieux pour faire un constat mais malgré la présence de preuves palpables de pollution, les mesures dissuasives qui s'imposent et que les riverains souhaitaient n'ont pas été prises, ajoutent nos interlocuteurs. Pourtant, sur place, les habitants d'Ikhervane continuent de constater de visu l'ampleur des dégâts. Des flaques de margine d'olives, mélangée aux eaux usées ménagères, se sont formées sur la chaussée et gênent considérablement le passage des piétons et surtout des écoliers, nous apprennent-ils. L'école primaire Abderrahmane Mira et les maisons longeant l'axe routier d'Ikhervane n'échappent pas, non plus, à cette forme de pollution contraignante. Après avoir inondé les champs d'oliviers et les vergers environnants, les margines générées par les huileries de la région se déversent dans une ferme limitrophe et entraînent le dépérissement des oliviers touchés par ce liquide nocif, constate-t-on encore. D'après nos interlocuteurs, les huileries de la région ne sont toujours pas équipées de stations de filtrage comme le stipule leur cahier de charges et les quantités de margine déversées dans la nature, à proximité des puits individuels, entraînent un sérieux danger sur la santé publique avec le risque de contamination des nappes phréatiques. L'absence de bassins de décantation, de stations d'épuration, de puisards et de lagunages, autant de solutions pratiques pour le traitement des margines, entraîne de sérieux risques aussi bien pour les habitants que pour l'environnement. Joints par nos soins, le président d'APC de Tazmalt, M. Bouzid Amara, reconnaît bien volontiers les « soucis légitimes de la population » et précise avoir lui-même tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises. « La pollution par les margines relève du problème global de l'assainissement de ces localités. Pour le moment, les moyens dont dispose l'APC ne nous permettent pas de prendre en charge ce projet dans le cadre du PCD. Nous attendons donc un projet sectoriel qui puisse le faire. Lors de la prochaine session de l'APW, nous avons la ferme intention d'intervenir pour alerter encore une fois les autorités quant à l'urgence qu'il y a à apporter une solution à ce problème qui met en cause aussi bien l'environnement que la santé publique », nous a déclaré le P/APC.