Dans une série de courriers et de lettres ouvertes adressés à toutes les autorités, à tous les niveaux, les habitants de la localité d'Ikhervane, dans la commune de Tazmalt, tiennent à dénoncer un sérieux problème de pollution de l'environnement. Il s'agit du rejet de margines par les cinq huileries modernes installées dans la localité. « Cinq huileries modernes installées à coups de milliards de dinars ne sont toujours pas équipées de stations de filtrage tel que stipulé dans leurs cahiers des charges. Elles rejettent à proximité des puits individuels des volumes de margines impressionnants qui viennent se mélanger aux eaux pluviales, aux eaux usées et inonder les fermes environnantes », est-il souligné dans la lettre de dénonciation signée par les habitants. Tout en rappelant que 100 kg d'olives triturées donnent 40 litres de margines et qu'un seul mètre cube de margine équivaut aux déchets domestiques de 1000 habitants, les protestataires soulignent que l'activité des cinq huileries génère pas moins de 200 m3/jour. Pour traiter cette impressionnante quantité qui se déverse dans la nature, il n'y a aucune précaution de prise pour protéger les nappes phréatiques. Ni bassins de décantation, ni station d'épuration, ni même puisards ou lagunages, toutes solutions dont le coût de réalisation serait insignifiant par rapport aux risques sur la santé publique et face aux dégâts sur l'environnement. De leur côté, du fait qu'ils s'acquittent de la taxe sur la pollution, les propriétaires des huileries rejettent la responsabilité sur l'Etat qui doit réaliser des réseaux d'assainissement. Au final, les signataires qui ne désespèrent pas d'attirer l'attention des autorités sur ce problème de santé publique en vue de sa prise en charge rapide et efficace, tiennent à préciser que si aucune mesure n'est prise par les institutions chargées du contrôle des activités de forte nuisance, une catastrophe risque de se produire bientôt.