Les habitants du quartier Vieux-Moulin, à Douéra, concernés par l'expropriation dans le cadre de la réalisation du barrage de Douéra, attendent depuis près de cinq ans la régularisation de leur situation. Les instances concernées par cette opération ne se sont jusqu'à présent pas prononcées officiellement sur la procédure de l'indemnisation. Dans l'expectative, ces 70 propriétaires se sont toutefois organisés en association pour défendre leur droit à une « indemnisation juste et équitable ». Excepté le travail effectué par l'expert immobilier en 2004 à qui l'on a confié la tâche d'évaluer les montants des indemnisations, rien d'autre n'a été entrepris. « Nous avons adressé une multitude de correspondances à tous les intervenants dans ce projet, notamment au chef du projet, au P/APC de Douéra, au wali délégué de Draria, mais nos maintes tentatives de régler notre problème n'ont malheureusement abouti a rien », soutient un exproprié. Ces habitants, qui subissent au quotidien les nuisances d'un chantier qui ne cesse de « grignoter du terrain », font cependant appel aux instances concernées par la prise en charge de ce volet du projet afin qu'ils mettent en application des directives et orientations de la wilaya, étant donné que les conditions dans lesquelles vivent ces citoyens se détériorent de jour en jour. « Le bruit des engins de jour comme de nuit et la poussière qui se dégage du chantier nous ont rendu la vie impossible », se lamente un habitant du quartier. Interrogé sur cette question, le P/APC de Douéra dira : « Désormais, le relogement de ces citoyens ne dépend pas de l'APC. » Quant à l'Agence nationale des barrages et transferts, responsable de cet aspect dans une correspondance adressée à ces citoyens, renvoie la balle au chef du projet. Ballottés ainsi entre les autorités locales et les instances centrales, ces citoyens ne savent plus à quel saint se vouer, d'autant plus que plusieurs propriétaires d'habitation dans le périmètre du barrage ont été relogés. « Nous demandons à être indemnisés au même titre que les autres expropriés », soutient un habitant du Vieux-Moulin. Le barrage de Douéra, qui est considéré comme l'un des « projets stratégiques » de la capitale, aura une capacité de stockage avoisinant les 118 millions de mètres cubes. Il sera principalement alimenté par les eaux épurées de la steppe de Baraki, de l'oued Mazafran et de Hammam Melouane et permettra l'irrigation de plus de 17 000 ha de terres agricoles.