Ce volume énorme sera certainement revu à la hausse au terme de l'exercice 2005, estiment les services compétents sur la base de l'émergence à Constantine de nouvelles structures sanitaires étatiques, de cliniques et de laboratoires privés et d'opérateurs spécialisés dans la distribution du médicament et des produits phytosanitaires. Leur élimination dans les règles n'est, cependant, pas toujours respectée par toutes les parties en présence, si l'on se réfère aux nombreuses infractions relevées au cours de ces dernières années,notamment l'affaire des déchets infectieux et toxiques jetés dans la nature, à la hauteur du 13e Km, sur la RN 5 reliant Constantine à Aïn Smara. Une affaire qui remonte au printemps dernier. Elle avait mis en cause les agissements d'un employé d'un laboratoire d'analyses médicales ayant pignon sur rue au cœur du Vieux Rocher. En ayant gravement contrevenu à la réglementation en vigueur, ce dernier avait soulevé un tollé général et mis en branle l'appareil judiciaire qui a pris fort heureusement les mesures répressives idoines prévues dans un tel cas de figure. Aujourd'hui et plus que jamais, face à la difficile gestion de ce dossier, quelques questions essentielles se posent. Quels sont les modes d'élimination de ces déchets, notamment au niveau des structures sanitaires et hospitalières de la wilaya de Constantine ? Dans quelles conditions sont éliminés les déchets radioactifs générés au niveau du CHUC ? Les aires de stockage des produits pharmaceutiques, vétérinaires et phytosanitaires périmés répondent-ils aux normes réglementaires ? Quelles seront les conséquences sur l'environnement et la santé publique en cas de sinistre dans ces aires de stockage ? Existent-il des incinérateurs pour l'élimination de ces produits ? En réponse à la première question, les services compétents soulignent que la gestion des déchets infectieux et d'actions de soins s'opère de façon drastique, sachant que le rayon d'action touche, en plus du CHUC qui génère à lui seul l'essentiel du volume des déchets, 7 cliniques, 20 polycliniques, 23 centres de santé, 37 salles de soins et 7 laboratoires d'analyses médicales. D'après une source fiable, la collecte et le tri des déchets se font en fonction de certains paramètres. Dotés d'un incinérateur, le centre hospitalo-universitaire de Constantine (CHUC) et l'établissement hospitalier sanitaire (EHS) mères enfants du Mansourah opèrent au quotidien et de façon rigoureuse la collecte et le tri des déchets infectieux et anatomiques voués à l'incinération. Les déchets radioactifs sous haute surveillance Les déchets hospitaliers considérés sans risque sont acheminés vers la décharge d,u 13e km où ils subissent, par mesure de précaution, un chaulage avant leur enfouissement. «Cependant, souligne la direction de l'environnement dans un rapport consigné à cet égard, l'incinération des déchets de soins s'opère sans traitement des fumées et de ce point de vue elle dégage des gaz toxiques nocifs pour la santé des personnels et des patients.» A partir de ce constat, cette institution préconise l'installation d'un système de traitement des fumées en remplacement des brûleurs en rigueur actuellement dans les incinérateurs du CHUC et de l'EHS du Mansourah. Concernant la question très sensible relative au traitement et à l'élimination des déchets solides et liquides liés aux activités des services de médecine nucléaire et de chimie hormonale du CHUC, cette même source d'informations souligne dans l'un de ses rapports que cette action est placée sous haute surveillance. «Les déchets solides attribués à ces deux services sont placés dans des sachets mis à l'intérieur de poubelles plombées qui sont évacuées vers une salle spéciale aménagée à cet effet. Chacun de ces sachets comporte une étiquette indiquant toutes les caractéristiques de ces déchets. Quant aux déchets liquides (urines des patients traitées à l'iode, eaux de lavage et les restes des solutions radioactives), elles sont stockées dans deux cuves souterraines construites en béton d'une contenance de 10 m3 chacune, et ce, jusqu'au terme de la période de décroissance de la durée de vie des radioéléments.» Quant aux conditions de stockage des produits pharmaceutiques périmés, leur volume actuel est de 180 t. Ils seraient détenus par une cinquantaine d'opérateurs. Scellés et stockés dans des conditions jugées acceptables par la commission mixte chargée de leur contrôle, ils représenteraient cependant un danger pour la nappe phréatique et les sols en cas d'incendie ou d'inondation des aires de stockage. En l'absence d'un incinérateur spécifique à même d'éliminer sans risque ces produits, des recommandations très strictes sont données pour éviter de tels sinistres dont les retombées sur la santé publique ne sont pas également exclues. Loin s'en faut.