Le CHU de Constantine enregistre, une fois par semaine, un pic de déchets liés aux soins, avoisinant les 1 034 kg. Cette quantité est triée avant d'être directement orientée vers les deux incinérateurs, qui restent insuffisants pour une structure hospitalière de 52 services et qui fonctionnent depuis 2004 avec une capacité de 60 kg/heure. L'hôpital Ibn-Badis gère également des déchets anatomiques identifiables, les membres amputés à titre d'exemple. D'autres déchets appelés mous, à savoir les compresses, le sparadrap, les sondes, sont réunis dans des sacs. Ainsi, un bon tri, au départ, favorise et sécurise la gestion des déchets, depuis les premiers soins jusqu'au traitement final. Notons que dans ce CHU, on a constaté l'absence du tri des déchets et l'inexistence des sachets colorés en fonction des différentes filières d'élimination des déchets. Leur élimination dans les règles n'est pas toujours respectée par toutes les parties concernées, si l'on se réfère aux nombreuses infractions relevées au cours de ces dernières années, notamment le scandale des déchets infectieux et toxiques jetés dans la nature en 2005, à la hauteur du 13e km, sur la RN5 reliant Constantine à Aïn Smara. Dans le même contexte, la direction de l'environnement de la wilaya a précisé que l'élimination des 447,28 tonnes de déchets produites par l'ensemble des structures sanitaires à travers la wilaya, dont 406 tonnes émanant du secteur public, est assurée par 10 incinérateurs d'une capacité globale de 332 kg/h. Par ailleurs, le rapport de la direction de l'environnement indique que l'opération d'élimination des déchets est insatisfaisante à cause, essentiellement, de la non-conformité de ces instruments aux nouvelles technologies et des pannes fréquentes dans l'appareillage ainsi que les infractions commises par les établissements de santé. Les déchets hospitaliers considérés sans risque sont acheminés vers la décharge du 13e km où ils subissent, par mesure de précaution, une réforme avant leur enfouissement. Cependant, souligne la direction de l'environnement dans un rapport consigné à cet égard, “l'incinération des déchets de soins s'opère sans traitement des fumées et de ce point de vue, elle dégage des gaz toxiques nocifs pour la santé des personnels et des patients”. À partir de ce constat, cette institution recommande l'installation d'un système de traitement des fumées en remplacement des brûleurs en rigueur actuellement dans les incinérateurs du CHUC et de l'EHS de Mansourah. En attendant la réception de cet outil révolutionnaire, les 10 incinérateurs continuent de dégager de la fumée nocive qui met en danger la santé des habitants de la capitale de l'Est.