La désignation des délégués au 8e congrès-bis a failli dégénérer en bataille rangée au niveau de la mouhafadha. En effet, alors que les représentants de la commission nationale avaient réussi le tour de force de faire élire, sans trop de difficultés, pas moins de 31 représentants des kasmas, sur un total de 32, il s'en est fallu de peu que le scrutin, au siège de la mouhafadha, ne dégénère. Les protagonistes regroupés autour des légalistes et des redresseurs feront le forcing pour que l'un des leurs l'emporte. Devant le refus des deux groupes à se fondre en une seule AG pour élire un unique représentant, les organisateurs tenteront l'impossible pour faire la jonction entre les deux factions. Alors qu'au niveau des kasmas périphériques, les partisans de Si Affif réussiront à enlever pas moins de 8 sièges, leur tentative toute symbolique d'en faire autant avec le chef-lieu de wilaya sera stoppée par le regroupement massif des militants autour des légalistes. Tout a failli basculer lorsqu'une militante ne sera pas autorisée à se porter candidate pour défaut de présentation de sa carte. Un de ses partisans se précipitera sur l'urne qu'il jettera à terre avant de bousculer sans ménagement un des représentants de la centrale venu superviser l'opération. Le pire sera évité grâce à la sagesse de Kassa Aïssy qui décidera de la délocalisation et du report de l'opération. Déjà, la veille, l'élection du délégué avait été reportée en raison de l'indisponibilité de la salle Hamada qui avait été retenue pour plus de sérénité. Personne n'aura pris la précaution d'en faire la demande à la mairie, si bien que les organisateurs se retrouveront devant un blocage inattendu ; ce qui les contraindra à se retrouver au niveau de la salle omnisports de l'OPOW. Entre vociférations et applaudissements Après avoir installé les urnes, ils feront valider la liste des militants afin de procéder à l'élection. Seuls les partisans de Si Affif feront le déplacement. Regroupés autour du député Latroch, les partisans de la ligne légaliste maintiendront leur décision de ne participer au scrutin qu'au siège de la mouhafadha. Devant l'absence de quorum - seuls 59 militants seront enregistrés au niveau de l'OPOW -, l'élection ne pourra se dérouler. Entre vociférations et applaudissements, la séance sera tout simplement annulée, au grand dam des partisans de Si Affif qui se verront floués d'une victoire à la Pyrrhus. La majorité des militants était restée au niveau de la mouhafadha. Toutes les tentatives des uns et des autres pour faire gonfler les effectifs seront annihilées par les organisateurs qui avaient pris l'initiative de recourir aux archives du siège pour authentifier les 250 de la kasma de Mostaganem. Face à ces manœuvres dilatoires, l'on s'acheminait inexorablement vers la désignation de deux délégués représentant les groupes antagonistes. Une perspective que Kassa Aïssy écartera sans ambages, arguant du fait qu'il n'était nullement disposé à enfreindre le règlement que le FLN s'était donné. « Il y va de ma crédibilité et de la démocratie qui doit prévaloir lors du prochain congrès », nous dira-t il.