A l'occasion de l'élection de la kasma FLN, la mouhafadha de Mostaganem a failli renouer avec les querelles de l'été 2003. En effet, jeudi dernier, en fin de matinée, un groupe de plus de 150 personnes, en majorité des étudiants, est venu prendre d'assaut le siège du FLN. Avec à sa tête, le groupe de redresseurs agissant sous la bannière de Si Afif, ces néo-militants venaient réclamer la tenue de l'assemblée générale élective qui devait désigner le nouveau bureau de la kasma. La veille, une délégation dépêchée par la centrale devait organiser cette élection. Mais, cette opération n'a pu se tenir en raison de la contestation des listes de militants par les responsables locaux. Ces derniers feront valoir que 150 cartes de militants avaient été distribuées à leur insu. Une opération qu'un responsable attribuera à l'activisme des redresseurs, ce qui devrait leur donner une large majorité à l'AG élective. Convaincus que des manœuvres insidieuses étaient en gestation, les délégués d'Alger décideront d'un commun accord avec les légalistes de ne pas tenir l'AG, coupant ainsi l'herbe sous les pieds des redresseurs. Mais ces derniers persisteront dans leur stratagème. Dans la matinée, ils réuniront leurs troupes, mais ne voyant pas venir les superviseurs, ils tenteront d'abord de persuader l'un des délégués à venir convaincre le groupe du report de l'élection. Flairant la manœuvre, ce dernier, en compagnie des deux autres représentants, prendra la route d'Alger. L'opération fomentée par les redresseurs ayant tourné court, ces derniers décideront alors de faire une démonstration de force. A bord de deux autocars, ils viendront parader devant le siège de la mouhafadha où un groupe de militants de l'ONEC montait la garde. Malgré les vociférations et les insultes, les assaillants ne pourront accéder à l'intérieur du siège. Rapidement, l'attroupement sera dispersé par la police. Mais cette épreuve n'a pas été du goût des militants légalistes qui dénoncent les atermoiements, voire la complicité des instances nationales. Un comportement qui sera assimilé par un responsable de l'ONEC à une manœuvre de déstabilisation orchestrée par les redresseurs afin de barrer la route aux « Benflisistes » qui seraient en train d'enlever une majorité de kasma et mouhafadha. Ce qui ne serait pas, selon ses dires, du goût de l'actuelle direction du parti. Excédés, les légalistes ne comptent pas en rester là, « puisque nos adversaires veulent la guerre, nous en sommes prêts », nous dira ce responsable.