Cette loi devra traduire la nouvelle politique du gouvernement autour des questions d'urbanisme et de démographie et combler un vide juridique pour redonner à la ville sa place dans l'organisation de la société. Il s'agit, selon le ministre, de contrôler l'expansion urbaine dominée par l'anarchie et offrir aux 600 concentrations urbaines recensées en 1998 les moyens adéquats pour attirer les investissements et assurer leur développement durable. L'objectif a nécessité l'élaboration d'une nomenclature qui permettra la définition et le classement de la ville, la confection des systèmes d'information géographiques ainsi que l'élaboration du réseau national des villes, le plan d'harmonie urbaine et la carte sociale des quartiers. Les rencontres organisées actuellement par les universités de Constantine et de Sétif auront-elles un impact si les décisions sont déjà prises et les textes d'application en attente de validation par les chambres parlementaires ? En tous les cas, l'auditorium de l'université Mentouri a attiré un grand nombre de participants témoignant de l'intérêt porté à ces questions d'actualité qui touchent en général les citoyens et en particulier l'université appelée à intervenir et «assumer sa mission clinique», comme l'a souligné M. Boudiaf, wali de Constantine. Le thème choisi pour la rencontre de Constantine répond à cette inquiétude développée vis-à-vis des phénomènes de la violence et de l'instabilité sociale et la détermination de l'avenir de la société par la configuration et l'organisation de la ville. L'échec de la politique d'urbanisation est traduit par l'explosion des fléaux sociaux à travers nos cités. En outre, l'érection de nouvelles villes, comme celles de Constantine, n'est qu'une fuite en avant qui a eu pour résultat une ruralisation de la ville avec les fâcheuses conséquences qu'on connaît, a souligné dans son intervention le docteur Filali. La problématique posée par le laboratoire à l'origine de la rencontre postule qu'il est difficile de saisir l'ensemble des problèmes que rencontre la ville algérienne sans diagnostiquer les conditions économiques, politiques et culturelles qui y règnent. Parmi ces problèmes : l'expansion démesurée de cités arriérées, l'élargissement de la sphère des activités non autorisées, le manque de l'infrastructure d'éducation et de loisirs et les services urbains tels que le logement et le transport, l'absence de perspective dans la conception urbaine et ses conséquences, la surdensification, le chômage et la pauvreté, l'exode rural, la pollution, etc. Le flou urbain cache toujours la limite entre l'espace de la ville et celui de la campagne, alors que toute alternative exige désormais l'étude de la relation entre les dimensions physiques, technologiques et sociales de la vie urbaine avec la prise en compte des opérations écologiques. Tous ces constats doivent être considérés sous l'effet de la mondialisation tel que préconisé par les organisateurs de la rencontre qui ont permis d'aborder le sujet sous toutes ses coutures.