Les professeurs, les docents et les maîtres-assistants en sciences médicales ont décidé, hier, lors d'une assemblée générale, de renouer avec les grèves cycliques et ce, à partir du 21 mars. En effet, le syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales et le syndicat national des maîtres assistants en sciences médicales ont choisi, face aux tergiversations du pouvoir, le débrayage. A ce propos, ils mèneront une grève répétitive de trois jours au niveau du secteur de la santé ; la première est prévue pour les 21, 22 et 23 mars prochains. Une autre grève ciblée et illimitée est programmée également à partir de la même date et concerne les examens et concours. Dans ce sens, deux préavis de grève ont été déposés auprès des institutions concernées. Les membres des bureaux des deux syndicats ont estimé qu'il était inopportun de déclencher un mouvement de protestation durant la semaine de l'élection présidentielle. En revanche, ils se sont dit qu'il serait percutant de faire grève pendant la période des examens, « car cela peut faire mal et perturber l'administration ». Les participants à cette AG ont également proposé, lors des débats, le recours à une grève illimitée dans les secteurs de la santé et de l'enseignement, l'organisation d'une marche vers le ministère de l'Enseignement supérieur, un débrayage durant la période électorale et le boycott des examens de fin d'année... Soumis au vote, les syndicalistes ont finalement décidé de maintenir uniquement l'option du débrayage. « Nous sommes des organisations autonomes et apolitiques. Nous avons, après le vote, opté pour une grève cyclique au niveau de la santé et, à cet effet, nous allons nous réunir le troisième jour pour une évaluation et pour arrêter la date du prochain débrayage. Nous allons exclure la semaine du scrutin », a souligné le docteur Aliouche. Un autre intervenant a expliqué que le préavis déposé sert d'avertissement aux autorités ; « c'est une manière de mobiliser tout le monde autour de nos actions ». Les syndicalistes ont rappelé, au fil du débat, les préoccupations de ces deux corps tout en tonnant que cette grève a pour objectif de mettre devant leurs responsabilités le pouvoir et les ministres de tutelle. Pour rappel, ils avaient suspendu leur mouvement de grève, entamé au mois de janvier dernier pour permettre au ministère de la Santé de mettre au propre sa promesse faite le 8 janvier passé et qui consistait en l'élaboration d'un décret exécutif portant sur l'augmentation de la rétribution liée aux activités de santé des hospitalo-universitaires. Les syndicats ont décidé alors d'accorder un délai supplémentaire au ministère de tutelle pour mettre en œuvre ses engagements. En cas de tergiversations, ils avaient menacé de reprendre la protestation. Ces engagements n'ont, malheureusement, pas été tenus d'où, d'ailleurs, la colère exprimée hier. Le ministère devait déposer, en effet, avant le 15 février dernier, ledit décret auprès de la direction générale de la Fonction publique. Et cela ne se serait pas fait. Ce délai a été largement dépassé. « Nous sommes l'élite de ce pays et c'est notre force qualitative et non quantitative qui compte le plus. Donc, nous devons faire acte de mobilisation pour faire aboutir nos revendications », a souligné un professeur. Par ailleurs, les représentants des deux syndicats ont appelé à l'unification des rangs.