Les professeurs, docents et maîtres assistants en sciences médicales ont menacé, hier, lors d'une assemblée générale organisée au CPMC de l'hôpital Mustapha, de poursuivre en justice le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ainsi que celui de la Santé et de la Réforme hospitalière pour leur désengagement de leur promesse faite le 8 janvier passé d'augmenter les salaires. En effet, à cette date, le Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales et le Syndicat national des maîtres assistants en sciences médicales avaient suspendu leur mouvement de grève entamé au début du même mois, pour permettre à ces deux ministères de mettre à exécution leur engagement consistant en l'élaboration d'un décret exécutif portant sur l'augmentation de la rétribution liée aux activités de santé des hospitalo-universitaires. Un mois après, les fonctionnaires n'ont toujours pas reçu cette indemnité. « Celle-ci est qualifiée par certains d'entre nous de ‘'miettes'', mais le pouvoir trouve apparemment des difficultés à injecter ces miettes dans le secteur de la santé, par contre il n'a pas eu de difficulté à tripler le salaire des députés », a tonné un professeur. Lors de cette réunion, les deux syndicats ont évalué la grève de trois jours qui a pris fin hier, avant de voter sa reconduction à partir de samedi prochain. Pour rappel, les deux syndicats avait décidé, la semaine dernière, d'une grève répétitive de trois jours au niveau du secteur de la santé et une autre, ciblée et illimitée, des examens et concours. La réunion d'hier a permis aux participants de débattre des modalités à suivre pour une large mobilisation. La grève illimitée n'est pas à écarter D'aucuns ont proposé le respect du service minimum, toutefois la majorité des syndicalistes ont suggéré l'arrêt de travail au niveau de tous les services durant la période de grève afin de rendre visible leur mouvement de protestation. « Notre action de trois jours a été une réussite et a enregistré une adhésion massive de tous les collègues », a affirmé le professeur Djidjeli avant de faire part de la missive du ministère de l'Enseignement supérieur qui les invite, aujourd'hui, à une réunion de travail. « Nous avons accepté l'invitation du ministre afin de lui rappeler ses promesses et écouter par là même ses arguments par rapport à toutes les tergiversations quant à la prise en charge de nos doléances », a relevé M. Djidjeli. Encore une fois, les participants à cette AG ont, lors des débats, suggéré entre autres le recours à une grève illimitée de la santé et de l'enseignement, une marche vers le ministère de l'Enseignement supérieur, un débrayage durant la période électorale. « Nous sommes des organisations autonomes et apolitiques. Nous allons poursuivre notre action cyclique et nous allons nous réunir le troisième jour pour une évaluation et pour arrêter la date du prochain débrayage », a souligné un autre intervenant. Par ailleurs, le Syndicat national des praticiens de santé publique a tenu hier son conseil national. Après un débat houleux, qui a duré toute la journée, ils ont, après un vote à bulletin secret, décidé de geler leur mouvement de grève illimitée qui en était hier à son 30e jour. La proposition portant sur la démission collective n'a pas reçu l'aval de tout le monde. « Nous avons opté pour le gel car nous n'avons pas de vis-à-vis notamment en cette période de campagne électorale. Certains ont préféré la trêve pour mieux rebondir après le 9 avril prochain », a souligné le docteur Merabet, secrétaire général du syndicat. Le mouvement se durcit à Oran Les professeurs, docents et maîtres assistants en sciences médicales, adhérents aux syndicats nationaux de santé publique et de l'enseignement supérieur, réunis lundi en assemblée générale à l'amphithéâtre de la faculté de médecine, ont décidé de durcir leur mouvement par une reprise de la grève cyclique de trois jours par semaine à partir du 4 avril prochain. La coordination des deux syndicats, avec l'accord de tous les professeurs et docents des facultés de médecine, ont décidé de continuer cette grève pour les examens et concours de graduation et post-graduation. Dans le communiqué remis à l'issue de cette assemblée, qui a regroupé quelque 200 participants, il est question de maintenir la pression sur les administrations des EHU et du CHUO pour faire aboutir leurs revendications. Pas de recul à Constantine L'issue d'une assemblée générale tenue hier au département de médecine du CHU de Constantine pour faire le bilan de trois jours de grève, les professeurs, docents et maîtres assistants en sciences médicales ont décidé d'aller jusqu'au bout de leur action, optant pour le durcissement durant la semaine prochaine et ce, pour trois jours (samedi, dimanche et lundi). « Nous avons choisi de marquer une interruption pendant la semaine de l'élection présidentielle pour revenir en force après les vacances de printemps », a affirmé Yassine Kitouni, porte-parole à Constantine du Syndicat national des maîtres assistants en sciences médicales (SNMASM). Selon notre interlocuteur, les grévistes n'auront qu'à assurer les cours durant cette période, alors que les examens, contrôles et délibérations seront carrément boycottés. T. K., Nabila Amir, S. Arslan