Dans un climat où les esprits sont toujours marqués par le cataclysme de l'Asie du Sud et le terrible séisme de Boumerdès, les interventions du directeur du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG), Chaouch Yellas, et du chercheur du CRAAG, Hamou Djellit, ont été attentivement suivies par les présents lors de la première journée scientifique sur les géosciences organisée hier par l'université de Jijel. Cette journée avait pour thème « Les géosciences au service des projets d'aménagement, de construction et de l'urbanisme ». Avant l'entame des communications, le recteur de l'université et le directeur du CRAAG ont signé une convention d'échange et de coopération scientifique et technologique. A l'occasion, le directeur du CRAAG annoncera la prochaine installation à Jijel d'une station sismologique qui permettra de faire des études de microsismicité. M. Yellas soulignera l'importance des approches scientifiques et rigoureuses à même d'atténuer grandement les conséquences catastrophiques comme on l'a vu à Boumerdès où, outre les pertes humaines, les dégâts se sont chiffrés à 3 milliards de dollars. Auteur de la première communication, le docteur Abdelmalek Zenir, recteur de l'université de Jijel, interviendra sur les cartes géotechniques et leur intérêt dans l'acte d'aménager et de bâtir. Il proposera à l'occasion la mise en place d'une banque de données relatives aux données géotechniques de la wilaya à travers des conventions à signer avec les différentes directions (DLEP, DTP, DUC, DHW...) pour assurer une utilisation réglementée de ces informations. La plus captivante des communications a été sans conteste celle de Hamou Djellit qui s'étalera sur les aléas sismiques et la géologie sismique, des outils incontournables dans les zones potentiellement dangereuses. Il reviendra ainsi sur le séisme de Boumerdès dont la structure géologique était jusque-là ignorée car se trouvant en mer. Les dégâts enregistrés lors de ce séisme sont expliqués par sa forte magnitude, sa nature superficielle (10 à 13 km de profondeur), le phénomène de liquéfaction du sol, le bâti ancien et enfin les malfaçons dans les constructions. Lors du débat, le directeur du CRAAG annoncera que la Méditerranée sera dotée en 2007 d'un système d'alerte au tsunami qui sera installé dans une région proche de la Grèce qui est sujette à de fréquents mouvements du sous-sol. Mais avec une progression de 700 km/h, il faut dire que dans certains cas, il ne faut que quelques minutes pour donner l'alerte.