La défaite et même en temps l'élimination en coupe d'Algérie par une formation de l'élite, USM Annaba, qui en principe n'était pas une fin en soi en raison de la station de l'adversaire, a été la goutte qui a fait déborder le vase. En effet, dès le coup de sifflet final de la rencontre, le coach espérantiste, Messabih Belagraâ, annonce sur un ton solennel que «les dirigeants, le staff technique ainsi que les joueurs démissionnent collectivement». La raison ? «Le club a été carrément abandonné, livré à lui-même par les autorités administratives et sportives de la wilaya de Mostaganem qui ont programmé la mort du club», répond Belagraâ. «Alors que son passé est prestigieux et il a servi le football national en enfantant des joueurs de talent», ajoutera-t-il. Le coach révélera encore que «depuis juillet 2005, le club n'a reçu aucun centime à ce jour, et le déplacement à Alger pour rencontrer l'USM Annaba s'est fait à nos frais». Fait encore plus grave, il signale que «sur les 48 wilayas, il n'y a que Mostaganem qui n'a pas encore entamé le championnat de wilaya». Et de fustiger les autorités à qui il reproche «de ne pas avoir versé à ce jour le moindre centime au club», et «d'être responsables du moral très bas qui affecte les joueurs, qui désormais n'ont plus confiance en leurs dirigeants», ajoutera-t-il. Et M. Belagraâ de dénoncer la fermeture impliquée de deux stades dont les terrains sont en tuf, obligeant les joueurs et le staff technique à effectuer plus d'une cinquantaine de kilomètres pour aller s'entraîner, alors qu'ils ne disposent d'aucun moyen financier. Du président de l'ESM, en même temps président de l'APW, il dira : «Il a tout fait pour sortir l'association de cet engrenage, mais peine perdue. Pourtant avec 9 victoires, 3 nuls et 3 défaites, le club était en mesure de s'en sortir, mais hélas !», regrettera le coach Belagraâ. «Malheureusement on a voulu briser l'ESM, et je suis sûr que ceux qui veulent nuire au club sont en train de réussir dans leur entreprise.» «Sinon, comment expliquer que nos divers appels de détresse soient restés sans écho.» Il y a donc effectivement péril en la demeure, et la sonnette d'alarme est tirée. Les responsables concernés se doivent de réagir au plus vite, car l'Espérance de Mostaganem ne mérite certainement pas un tel sort.