D'aucuns estiment qu'eu égard à son climat semi-aride et à sa vocation agropastorale, la wilaya de Bouira, est appelée à faire un effort soutenu en matière de mobilisation des ressources hydriques et ce, à l'effet de prétendre répondre, à moyen terme, d'une part aux besoins grandissants en matière d'AEP, et d'autre part, aspirer à l'extension du périmètre irrigué, et partant croire à une optimisation du rendement dans le segment agricole qui a de tout temps été la seule mamelle nourricière de la wilaya. Des milliers d'hectares de terres arables que compte Bouira sont en effet laissées jusqu-là en jachère, au grand dam d'une population viscéralement paysanne. C'est là donc une situation qui plaide pour une prise en charge sérieuse des potentialités hydriques par une exploitation diversifiée, tant des eaux souterraines que courantes. Pour ce faire, les autorités locales tablent sur une irrigation intensive et une couverture suffisante en besoins d'AEP pour l'ensemble des communes de la wilaya. Plusieurs procédés ont été adoptés à cet effet par les services hydrauliques de la wilaya, en commençant par la réhabilitation des sources, la construction de retenues collinaires et enfin la réalisation de barrages hydriques potentiels (grands ouvrages). Ainsi donc, pour la seule daïra de M'Chedallah, la source de l'Aïnsar Aberkane a permis de répondre aux besoins en AEP de pas moins de cinq communes, toutes situées en aval de ce point d'eau, à savoir Saharidj, Ahnif, Chorfa, Aghbalou et M'Chedallah. Pour ce qui est des autres municipalités relevant de la même daïra le manque de débit de ladite source, explique un responsable de l'hydraulique, fait que les communes d'El Adjiba et celle de Ath Mansour n'ont pas été raccordées. Cependant, des mesures palliatives ont été, par ailleurs, prises pour y remédier. Il y a donc l'adduction à partir du barrage de Tilesdit aux besoins d'alimentation des localités d'Ath Lakser, Ahnif et Ath Mansour, qui se sont vues doter de nouveaux réservoirs d'eau. Ainsi, ces dernières localités ont pu enfin bénéficier dans le cadre du programme complémentaire de deux grands réservoirs d'une capacité respective de 300 à 10 000 m3. Selon les services de l'hydraulique, la mise en eau du barrage de Tilesdit, dont la capacité est estimée à 167 millions de m3, permettra à la longue de prendre en charge en matière d'AEP, pas moins de 12 municipalités de la partie sud-est de la wilaya. L'autre grand barrage de la wilaya est celui de Koudiat Acerdoune, situé à Mâala dans la daïra de Lakhdaria, et qui est d'une capacité de 640 millions de m3. Ce cumul de ressources hydriques dépasse bien les besoins locaux de cette daïra, et les services hydrauliques, pour évacuer ce surplus, tablent ainsi sur le transfert intensif des eaux vers plus de cinq wilayas limitrophes à l'image de Boumerdès, Tizi Ouzou, Médéa, et Alger. Est-il en somme besoin de conclure que la wilaya de Bouira n'a aucune raison de se morfondre dans sa léthargie endémique sachant que toutes les conditions requises pour amorcer une véritable dynamique de développement du secteur agricole, sont réunies, à l'image des terres fertiles et surtout des deux grands barrages précités–ajoutés au barrage Lakhal dans la région de Aïn Bessem, exclusivement réservé à l'irrigation–en mesure de promouvoir, par une irrigation suffisante, les différentes filières de l'agriculture, et partant créer des richesses et de la plus-value tant pour les fellahs que pour les autorités locales qui en tireraient, inexorablement, les dividendes fiscaux.