L'arme blanche est devenue l'argument premier à exhiber : on frappe d'abord, et et on s'explique après. Il relève du bilan de 2008 de la Protection civile 53 cas d'agressions toutes formes confondues, dont 30 à l'arme blanche avec évacuation hospitalière. Ceci évidemment n'est pas un bilan général puisqu'il concerne uniquement les interventions effectuées par les éléments de la Protection civile. Le nombre d'agressions est beaucoup plus important ailleurs, avec admission d'urgence à l'hôpital. Les victimes recensées se situent, de plus en plus, dans la frange jeune, notamment les filles qui font les frais des délinquants de tout acabit, spécialisés dans le vol de portables et de bijoux. Pour rappel, et à titre d'exemple, une jeune étudiante en médecine avait, l'année écoulée, été victime d'une agression dans l'enceinte même de l'hôpital. La malheureuse s'est vue délester de son portable, et pis encore, balafrée avec un objet contondant. Des meurtres ont eu lieu depuis décembre dernier, parfois sans raison apparente, comme celui commis sur le receveur d'un bus, qui avait juste demandé à son agresseur d'arrêter de fumer( il s'avèrera par la suite qu'il s'agissait d'un joint). Celui-ci attendra sa victime à la SNTV pour lui porter un coup de couteau mortel au cou. Beaucoup trop de jeunes se promènent avec des armes blanches, même au sein des établissements scolaires, et ce en dépit des instructions de procéder systématiquement à la fouille des collégiens et lycéens. Des zones à risque, plus que d'autres, ont été recensées suite à la fréquence des agressions y ayant eu lieu. Est incriminée, en premier lieu, la zone industrielle Palma, où le plus grand nombre d'agressions a été enregistré, dont les victimes étaient les veilleurs de nuit et autres gardiens des usines et administrations. Mêmes les automobilistes n'ont pas été épargnés. Ceux-ci seront braqués et délestés de leurs objets de valeur, avec, le plus souvent, en prime, des passages à tabac ou des coups de couteau. Les auteurs de ces forfaits sont, pour la plupart, des individus en état d'ébriété, sortant des débits de boissons alcoolisées implantés dans cette même ZI. Des quartiers entiers sont devenus de véritables coupe-gorge, de jour comme de nuit, à l'exemple de Bab El Kantara, non loin de la gare ferroviaire, du pont de Sidi Rached, proche de la vieille ville, la route de Massinissa, l'avenue Aouati Mostefa… un climat d'insécurité règne également au centre-ville, où des jeunes désœuvrés recourent systématiquement à l'arme blanche. Toute une société est interpellée…