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Nos villes prises d'assaut par la petite criminalité et la délinquance
En dépit du renforcement des dispositifs sécuritaires, l'insécurité peine à reculer
Publié dans La Tribune le 25 - 02 - 2009

A Bab Sebt, Blida, au cours d'une rencontre de football entre les jeunes du quartier des Orangers, une altercation s'est produite entre deux jeunes.
Le premier, nommé Omar, a asséné à son antagoniste de violents coups de pied au niveau de l'abdomen, le blessant ainsi mortellement. Quelques heures plus tard, l'auteur a été arrêté par les éléments de la 2e sûreté urbaine de Blida, lesquels étaient chargés de l'enquête. A l'est du pays, à quelques heures d'intervalle, à Oum El Bouaghi, un individu âgé de 23 ans a asséné des coups de couteau à un autre jeune homme âgé de 21 ans. Blessé grièvement au thorax, la victime a été évacuée par les éléments de la Protection civile vers l'hôpital local. En vain, hélas, car elle venait de succomber des suites de ses blessures. Fort heureusement, l'auteur de ce crime a été interpellé par les services de la sûreté de la daïra de Aïn El Beïda. Au même moment, dans la wilaya de
Biskra, les services de sûreté de la daïra d'El Guentra ont ouvert une enquête afin de déterminer les causes réelles du drame qui a eu lieu dans la ville, où une jeune fille de 25 ans a succombé aux blessures causées par son frère, lequel, après son acte, a tenté de mettre fin à ses jours.
Le lendemain, à Alger, un citoyen âgé de 29 ans a été poignardé vers 18h20 aux environs du quartier Saïd Touati (Bab El Oued). La pauvre victime a été évacuée vers l'hôpital Mohammed Lamine Debaghine (ex-Maillot).
Malheureusement, le jeune homme n'a pu survivre à ses blessures. Sa famille et ses proches pleurent toujours sa tragique disparition. Des anecdotes aussi macabres et des faits divers aussi funèbres, l'Algérie en regorge sur l'ensemble de son territoire. En réalité, la criminalité, la délinquance, l'insécurité en somme, n'épargnent plus aucune région, plus aucune wilaya, plus aucune commune. Enclavées ou non, populaires ou non, riches ou pauvres, toutes les villes algériennes sont en proie à ce fléau dévastateur qui mine, chaque jour encore plus, le bien-être et la quiétude de nos concitoyens.
Les atteintes aux personnes : une montée en flèche
Les statistiques des services de sécurité ne manquent pas, à ce propos, de confirmer ce constat amer. Pour preuve, au cours de l'année 2008, les atteintes aux personnes ont enregistré une hausse inquiétante par rapport aux années précédentes. Pas moins de 66 558 affaires ont été traitées dans ce domaine par les services de la sûreté urbaine, a-t-on relevé dans les statistiques globales de la criminalité durant l'année, dressées par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). A peine 40 096 ces affaires ont
été résolues au cours de la même année.
A titre de comparaison, les atteintes aux biens s'élèvent à 53 939 affaires en 2008. Si l'on inclut les affaires économiques et financières, l'immigration clandestine et l'usage ou le commerce de stupéfiants et substances psychotropes, le nombre des affaires criminelles enregistrées par la DGSN, l'année dernière, dépassera les 130 000 ! Ce qui fait de cette année une année particulièrement «criminelle». Pis, 2001, les atteintes aux personnes vont crescendo. De 50 526 affaires traitées en 2004, 58 786 autres en 2006, et 58 486 affaires relevées en 2007, les atteintes aux personnes ont obscurci l'année 2008 par l'enregistrement de 66 558 autres affaires. En fait, cette montée en flèche des agressions physiques témoigne, relèvent de nombreux observateurs avertis, d'un climat sécuritaire délétère. Dans ce contexte, le sentiment d'insécurité que cultivent nos concitoyens alimente aujourd'hui une véritable angoisse collective. Cela s'explique avant tout par la croissance exponentielle que connaît la petite criminalité dans notre pays, notamment dans les grandes villes, à l'image de la capitale, où les agressions et les vols sont devenus le lot quotidien des citoyens. A ce sujet, des sociologues relèvent que la culture de la violence s'est tellement répandue qu'elle a atteint les milieux censés être les plus protégés, comme les écoles et la famille.
Force est de constater également que la situation est très alarmante dans les faubourgs et les banlieues d'Alger où l'on a enregistré, durant seulement deux semaines, au cours du mois de juillet dernier, plus de 1 050 affaires criminelles ! Du jamais-vu, avouent sans ambages les spécialistes des questions relatives à la sécurité publique. Révélé par la Gendarmerie nationale, ce bilan fait froid dans le dos. Et depuis, les pouvoirs publics sont restés perplexes devant une réalité amère et implacable : certains jours, il est devient carrément dangereux de circuler dans les rues d'Alger. En deux semaines, 129 agressions physiques ont été relevées par les services de la Gendarmerie nationale. 106 affaires de violences verbales ont été également signalées par les mêmes services. Les vols arrivent, par ailleurs, en première position avec plus de 200 affaires enregistrées pendant 15 jours, l'été dernier. On apprend aussi que 2 413 personnes ont été interpellées au cours des deux premières semaines du mois de juillet. De ces interpellations, il ressort que 225 personnes ont été présentées au parquet et que 90 ont été condamnées à des peines d'emprisonnement tandis que 27 autres sont en liberté conditionnelle. Et décidément, l'été est la saison favorite des délinquants et des bandits. Preuve en est, au mois de juin, en une seule semaine, un autre record a été enregistré. En effet, pas moins de 681 affaires criminelles ont été constatées par les services de la Sûreté urbaine. Un bilan également exceptionnel et rarement égalé auparavant. Parmi ces affaires figurent 148 cas de vol, 18 cas d'agression et de port d'armes prohibées, 29 affaires de détention, consommation et trafic de stupéfiants.
Le règne des armes blanches
Mais, de tous les dangers qui menacent la sécurité publique, les agressions commises à l'arme blanche à l'encontre des personnes sont incontestablement la forme de criminalité qui inquiète le plus les services de sécurité. A cet égard, il convient de signaler que plus de 9 000 affaires d'agression à l'arme blanche ont été notées tout au long du premier semestre de l'année 2008, affirment les services de la Gendarmerie nationale. Il convient de préciser également que les services de sécurité ont procédé à l'arrestation de 1 047 personnes impliquées dans ces affaires d'agression. Par ailleurs, selon des sources judiciaires, les tribunaux seraient quotidiennement le théâtre du déroulement de nombreuses affaires liées aux agressions physiques avec usage d'armes blanches. A ce titre, on estime en moyenne que 20 affaires sont journellement traitées par la justice.
Ce constat témoigne encore, observe les responsables des services de sécurité, de la hausse considérable et particulièrement inquiétante des agressions physiques avec usage d'armes blanches. A ce propos, il faut souligner aussi que, seulement pour les quatre premiers mois de l'année 2008, près de 736 affaires de port et d'utilisation d'armes blanches ont été recensées à travers le territoire national, apprend-on de source officielle. Sur ce chapitre, on signale aussi que 50 affaires d'agression à l'arme blanche ont été enregistrées, durant la même période à Oran, ce qui place cette dernière en tête des villes algériennes frappées de plein fouet par cette forme de criminalité. Quant à Alger, elle arrive en seconde position avec 47 affaires. Suit juste après Mostaganem avec 41 cas, indique-t-on. Pour rappel, ce genre d'agression a connu une hausse de 87% en février 2006 par rapport à la même période de l'année 2005. Cette hausse a perduré encore pendant l'année 2007, et au cours de l'année 2008, elle n'a guère fléchi.
Les groupes les plus agressés sont les jeunes filles, les personnes âgées et les usagers des transports publics. Portables, bijoux arrachés à la volée, portefeuilles sont subtilisés au quotidien. Ces victimes, de leurs propres aveux, vivent aujourd'hui une profonde angoisse «insécuritaire» alimentée régulièrement par la crainte d'être, à n'importe quel moment de la journée, la cible de malfrats, d'adolescents délinquants, d'alcooliques, de schizophrènes agressifs ou de jeunes drogués.
Une étude publiée en mai dernier par la Gendarmerie nationale démontre pertinemment que le crime organisé est, après le terrorisme, «le principal défi auquel l'Algérie est appelée à faire face», soulignant que «la persistance du crime organisé est une véritable source d'inquiétude pour les services de sécurité».
Cette étude de la Gendarmerie nationale préconise une rapide mise en œuvre de sérieuses mesures préventives afin de protéger la population contre les atteintes aux personnes et aux biens sur l'ensemble du territoire national en général et à Alger en particulier. C'est dire, enfin, que l'insécurité est bel et bien un souci majeur pour les autorités publiques. Dans ce sens, une nouvelle organisation des services de sécurité s'est mise en branle. L'accent est mis sur la proximité.
Pour cela, des programmes de formation adaptés et une évaluation constante des activités des services concernés à travers des opérations régulières d'inspection et de contrôle, commencent à voir le jour. C'est seulement à travers cette nouvelle vision qui va de pair avec le projet de concrétisation du principe de police de proximité pour lequel la DGSN a mobilisé d'importants moyens matériels et humains, «qu'on pourra assurer une meilleure intégration et une présence permanente de la police en milieu urbain pour une meilleure protection du citoyen et de ses biens», reconnaissent, en dernier lieu, de nombreux hauts responsables des différents services de sécurité.
A. S.


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