C'est par une cascade en vélo que la Grande-Bretagne a officiellement lancé, le mercredi 5 janvier, l'Année mondiale de la physique... Ou plutôt l'« Année Einstein », puisque l'Unesco, qui patronne l'événement, a choisi 1905 comme date anniversaire. L'année où le génie a publié trois essais qui ont bouleversé la science moderne. Le « Einstein flip », comme il a été baptisé, a été conçu par la physicienne Helen Czerski, et devait « repousser au maximum les limites de ce qu'il est humainement possible de faire sur un vélo ». Une façon toute britannique de rendre hommage au physicien, né en 1879 à Ulm et décédé en 1955, à Princeton (Etats-Unis), et qui aurait affirmé avoir découvert sa théorie de la relativité en faisant du vélo ! Lorsqu'il publie ses essais sur la lumière, la relativité et l'énergie, Einstein est employé à l'office des patentes de Berne, en Suisse. Le titre de « plus grand savant du siècle » ne lui sera attribué que le 6 novembre 1919, à l'Académie royale de Londres. C'est là que sa théorie de la relativité générale, publiée en 1915, est confirmée par l'étude d'une éclipse. Deux ans plus tard, le prix Nobel lui est décerné pour sa théorie sur l'effet photoélectrique. Chose rare, Einstein connaîtra le culte de sa personnalité. Et ne l'appréciera guère. Célébrer Einstein, mais également utiliser la figure charismatique du génie incarné. Avec l'Année de la physique - lancée officiellement le13 janvier - l'Unesco espère réaliser une vaste opération de charme en direction des étudiants de la planète et « réveiller des vocations ». « On constate dans tous les pays une réelle désaffection de ces filières. On ne se l'explique pas. Tant de domaines restent à explorer (...) 97% de l'univers restent encore inconnus », regrette Edouard Brezin, physicien et président de l'Académie des sciences. A quand Einstein figure emblématique des sciences de l'homme ? Dès la Première Guerre mondiale, le physicien, en véritable intellectuel, s'est positionné comme un pacifiste convaincu. Il fut nommé président de la Ligue des droits de l'homme, en 1928, mais dut quitter son pays en 1932, suite à l'incendie de sa maison, à Berlin, par les nazis.