L'espace d'un week-end, Lakhdaria a renoué avec la joie et la bonne humeur, à l'occasion de la tenue, dans ses murs, du premier Festival régional de musique andalouse. Organisé sous le haut patronage de la ministre de la Culture et du wali de Bouira, ce festival a débuté jeudi à 10 heures à la salle des fêtes Djerrah et s'est poursuivi jusqu'à vendredi soir. C'est Mohamed Lesgaâ, grand artiste devant l'Eternel, qui a animé d'une main de maître, deux jours durant, la scène où se sont succédé des troupes venues de différentes wilayas. Après de courtes allocutions, prononcées respectivement par le représentant de la ministre, le chef de daïra et le P/APC de Lakhdaria, l'assistance a été conviée à suivre un reportage sur feu cheikh El Mehdi, un chanteur natif de la localité. Après quoi, à tout seigneur tout honneur, c'est la troupe andalouse Thaâlibia de Lakhdaria, conduite par son chef, Youcef Bettahar dit Saïd, qui ouvrira le bal sous les applaudissements d'un public connaisseur. Vêtues de tenues traditionnelles, les très jeunes chanteuses de cette troupe étaleront, chacune à sa manière et sa voix, tout leur art et leur savoir-faire, à la grande joie des présents qui n'arrêtaient pas de filmer et de prendre en photo les jeunes virtuoses. Dans l'après-midi, ce sera au tour des troupes El Gharnatia de Koléa (Tipaza) et El Maghribia de Blida de se produire devant un public moins nombreux, certes, mais toujours très enthousiaste. Il faut dire que ce n'est pas tous les week-ends qu'on a l'occasion de voir « ça » à la salle des fêtes de la ville. Une ville qui, tant bien que mal, essaye d'oublier les années de feu et de sang, durant lesquelles chanter relevait tout simplement de la gageure. Vendredi matin, c'est la troupe des Bibans de Bordj Bou Arréridj qui s'est produite. L'après-midi a vu défiler deux troupes, l'une venue Aïn Defla, l'autre d'Alger. Ainsi donc, après l'inoubliable groupe Spiders que les moins de trente ans n'ont pas connue, Lakhdaria peut s'enorgueillir de posséder une troupe de musique andalouse digne de ce nom. Une troupe qu'on verra sûrement se produire ici et ailleurs et dans d'autres occasions, comme par exemple le deuxième festival (pourquoi pas national ?) de la musique andalouse qu'organisera Lakhdaria, l'an prochain.