Comme chaque année et à l'occasion de l'anniversaire de la disparition de Mouloud Feraoun, une grande figure de la littérature algérienne, des activités commémoratives, ont été organisées à Tizi Ouzou pour rendre hommage à l'écrivain. Ainsi, à Tizi Hibel, le village natal de Feraoun, l'association qui porte son nom a concocté un programme de festivités en vue de revisiter l'œuvre et la vie de l'auteur du Fils du pauvre. D'ailleurs, de nombreuses festivités ont marqué le 47e anniversaire de l'assassinat de Feraoun. En effet, au siège de l'association Mouloud Feraoun, les organisateurs ont mis en place une grande exposition de photos, de livres, revues, coupures de journaux, ayant trait à l'événement. Une conférence-débat était également au menu de cet hommage. Elle a été animée par Saïd Chemakh, enseignant au département de la langue et culture amazighes de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Il a axé essentiellement son intervention sur les travaux de Feraoun. Aussi, dans le même cadre, un recueillement a été organisé sur la tombe de l'écrivain. Mercredi dernier, à la maison de la culture de Tizi Ouzou, l'on a assisté au premier coup de manivelle d'un film documentaire sur la vie de l'auteur des Chemins qui montent, réalisé par Ali Mouzaoui. Par ailleurs, rappelons que Mouloud Feraoun est né le 8 mars 1913 à Tizi Hibel, en Haute Kabylie, dans une famille très modeste, pour ne pas dire misérable, comme il en existait plusieurs dans sa région. Le 15 mars 1962, à quatre jours seulement du cessez-le-feu, il a été assassiné avec cinq de ses collègues inspecteurs de l'éducation nationale, par l'OAS à Ben Aknoun (Alger). Il commença à s'investir dans l'écriture en 1934 avec la sortie de son premier roman, Le fils du pauvre. Cet ouvrage est un livre ouvert où l'auteur projette sa propre vie sur Fouroulou et parle également de sa famille où chacun de ses membres à sa place. C'est, en somme, un récit d'une famille qui évolue dans de terribles conditions de vie, et éparpillée dans une montagne où la rudesse du quotidien devient un véritable calvaire. Mais, toutefois, les habitants de ces contrées se battent de tout coeur pour que la joie ne quitte leurs foyers. Dans ce roman, l'auteur a opté pour un style précis, fluide, familier et même facile à lire. D'ailleurs, des extraits de ce livre sont devenus des supports didactiques dans l'enseignement. D'autre part, l'on note que Feraoun a laissé derrière lui une œuvre riche et palpitante. Sa bibliographie est composée de pas moins de neuf livres, à l'image de La terre et le sang et La cité des roses, un roman édité par son fils Ali, en 2007, soit 45 ans après la disparition de l'écrivain. Enfin, il est utile de souligner également que plusieurs travaux de recherche ont été consacrés à l'enfant prodigue de Tizi Hibel.