Le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST) a saisi l'occasion de la campagne électorale pour la présidentielle du 9 avril pour adresser un mémorandum aux six candidats. Le syndicat a brossé un tableau noir de l'école algérienne, de l'exercice syndical et de la liberté d'expression. Evoquant la déperdition et l'échec scolaire, le syndicat fustige les différentes politiques éducatives appliquées jusque-là en Algérie. Des politiques qui ont enfermé les élèves dans un moule abrutissant ; lui faisant perdre tout raisonnement rationnel. Se référant à un pédagogue, M. Mériane, coordinateur national de cette structure, a avancé que l'échec scolaire est la conséquence d'une situation difficile que vit l'enfant sans pour autant qu'elle soit comprise ou même perçue par son entourage. « En réalité, le véritable échec scolaire est une situation individuelle complexe dans laquelle de nouveaux résultats à l'école ne sont qu'une partie visible d'un problème plus vaste qu'il faudra bien considérer dans ses causes et sa diversité », explique M. Mériane, en citant les chiffres alarmants portant sur la déperdition scolaire. Sur 100 élèves scolarisés depuis le primaire, seuls 30% réussissent à l'examen du bac. « Le système éducatif produit des échecs stupéfiants dans la mesure où les exigences de l'enseignement ne sont pas respectées. » « Les élèves arrivant des collèges avec une moyenne qui dépasse quelquefois 17/20 arrivent difficilement à suivre au lycée. Il faut donc une recherche et une étude psychologique et psychotechnique pour arrêter le massacre », propose le syndicat. Sur le plan social, le SNAPEST citant l'exemple des pays où le législateur associe les syndicats à l'élaboration et à la mise en œuvre de la politique économique et sociale, regrette que, dans notre pays, une grille des salaires soit élaborée sans la participation des syndicats autonomes. « Notre syndicat œuvre pour la reconsidération de la science et pour la revendication d'un statut de valeur correspondant au niveau d'instruction de l'individu, son niveau professionnel et, enfin, le poste de travail qu'il occupe. Et cela ne se concrétisera qu'avec un système salarial dans le secteur de la Fonction publique basé sur ces données », affirme-t-il. Pour la consolidation de la cohésion sociale sérieusement ébranlée par l'augmentation inégale des salaires des fonctionnaires, le syndicat propose un SNMG de 50 000 DA. En outre, au chapitre des relations de travail entre administration et salariés, la liberté d'appartenance et l'activité syndicale constituent la pierre angulaire de l'exercice concret du droit syndical. Chez nous, constate le syndicat, cette notion n'est que théorique, étant donné que le fonctionnaire placé en situation de subordination juridique ne bénéficie pas de garantie contre les discriminations de l'administration à l'égard des syndiqués.