La Commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle (CPNSEP) a reçu depuis le début de la campagne une tonne de requêtes émanant des représentants des cinq candidats. Seul le représentant de M.Bouteflika n'a pas rouspété. Les prétendants à la magistrature du pays ont dénoncé plus particulièrement le comportement de l'administration locale qui procède carrément et à chaque fois au blocage des villes dans lesquelles sont programmés le passage et le meeting du candidat Bouteflika. « Aujourd'hui, Louisa Hanoune tient son meeting dans la même ville que Bouteflika. Nous avons demandé à la commission d'instruire le wali de la localité pour qu'il nous facilite notre travail et ne bloque pas les villes et artères comme cela s'est passé à Tiaret », a souligné un militant du PT, qui a dénoncé le manque d'équité qui caractérise cette campagne. De son avis, « l'administration favorise sans aucun doute Bouteflika ». Pour étudier ces cas de « dépassements », la CPNSEP s'est réunie cette semaine à quatre reprises. Les représentants des candidats ont, dans un premier temps, élaboré une requête où ils ont énuméré les différentes irrégularités et la nature signalées par les candidats à la présidentielle. Irrégularités parmi lesquelles on a recensé des affichages sauvages, l'incendie d'une permanence du PT dans la région de Biskra, le manque de sécurité pour les candidats (des échauffourées se sont produites à Bab-El Oued après le meeting du candidat indépendant Mohamed Saïd), manque d'équité entre les candidats par rapport à la couverture médiatique par les médias publics de la campagne. « L'ENTV ne respecte pas les extraits choisis par le staff des candidats. Nous avons été surpris de constater que souvent nos extraits étaient imputés de certains passages. Les candidats n'ont pas les mêmes moyens », ont déploré les représentants des candidats qui ont également demandé la déprogrammation pure et simple du passage des représentants des organisations de masse, comité de soutien à Bouteflika ainsi que ceux des partis de l'Alliance présidentielle. « Ces organisations satellitaires sont programmées juste après le journal télévisé. Nous demandons l'annulation de ces interventions. Dans le cas contraire, nous demandons alors de donner le temps d'antenne aux autres candidats », a souligné un militant du FNA. La commission s'est réunie hier et a enregistré avec regret la non prise en charge de ses doléances par la commission administrative. Les membres de la commission ont aussi déploré l'utilisation par le président d'un avion spécial. « Nous demandons à l'administration de mettre à notre disposition un avion pour nos déplacements au Sud et d'augmenter le nombre de nos billets d'avion de manière à être sur un pied d'égalité que Bouteflika », a plaidé un candidat à l'élection présidentielle du 9 avril. Pour l'heure la commission n'a réglé aucun de ces problèmes.