Les dépassements sont le fait de personnes «et non pas d'instances officielles». L'administration est neutre. Le comportement de certains agents reflétant un flagrant parti pris pour le candidat M.Abdelaziz Bouteflika est une démarche individuelle. Le constat est signé M.Mohamed Taleb Chérif, membre de la cellule mixte de la Commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle (Cpnsep). S'exprimant jeudi sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, il a reconnu que certains élus locaux ou même des agents administratifs «en quête de promotion» tentent d'imposer leur loi. Cela se traduit par le recours à l'affichage anarchique des portraits du candidat Bouteflika ou encore, en gênant l'activité électorale de ses adversaires. «Ce sont des pratiques éculées qu'on doit bannir», souligne ce dernier. Mohamed Cherif exprime sa satisfaction quant au climat de «sérénité» qui caractérise la campagne électorale pour la présidentielle. «Nous sommes satisfaits de la sérénité qui caractérise cette campagne et restons vigilants jusqu'au dernier moment pour qu'aucun dépassement ne l'émaille», a-t-il déclaré dans l'émission Evénements à la Une. Tous les candidats, ajoute-t-il, sont placés sur un pied d'égalité comme le stipule la loi. Il est rejoint dans cet avis par M.Mohamed Teguia, président de la Commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle. Selon lui les débuts de toute campagne (électorale) souffrent généralement «des insuffisances», mais s'engage, toutefois, à veiller à mettre un terme à ces dépassements qui «sont le fait de personnes et non pas d'instances officielles». Il a, à cet égard, présenté «des garanties» à tous les candidats qui se sont plaints de dépassements, que la campagne électorale n'en sera plus entachée durant les jours à venir. Les petits incidents qui peuvent survenir lors des meetings et que des représentants de certains candidats ont tendance, a-t-il dit, à dramatiser «n'affecteront point la campagne qui, d'ailleurs, n'en pâtira jamais si le sens de la responsabilité et la raison prévalent», a-t-il assuré dans une déclaration à la presse. Concernant les «dépassements» signalés à la Cpnsep, M.Chérif Taleb a rappelé que son instance a reçu jusqu'à ce jour un seul recours officiel écrit depuis le lancement de la campagne, à savoir celui émanant du candidat indépendant Mohamed Saïd qui incrimine des «dépassements» dont la salle Atlas (Bab El-Oued) a été le théâtre au premier jour de la campagne électorale. Il y a eu également plusieurs saisines verbales de la commission par des représentants des candidats, «qui ont été élucidées dans les heures qui ont suivi», a précisé le même intervenant. Ces saisines concernent essentiellement les moyens logistiques de la campagne. Plus précisément le financement de la campagne. Selon l'orateur, les candidats ont demandé l'augmentation de la subvention de l'Etat plafonnée à 15 millions de DA. «Cette doléance a fait l'objet d'une réunion au niveau de la Commission nationale de préparation de l'élection, présidée par M.Ahmed Ouyahia.» Le verdict est sans appel: «La commission a rejeté cette proposition.» Par ailleurs «la commission est en train d'étudier d'autres moyens d'aide». La décision sera connue dans quelques jours. L'autre saisine «verbale» concerne la couverture médiatique de la campagne. M.Taleb a souligné que la télévision «a fait l'objet de critiques de la part de certains candidats pour avoir permis lors de l'émission diffusée après le journal de 20h00 (carnet de la campagne), à certains partis d'appeler les téléspectateurs à voter pour un certain candidat (Bouteflika)». «La commission a transmis des doléances écrites sous forme de délibérations au président de la Cpnsep qui a pris des mesures et les choses sont rentrées dans l'ordre.»