Au demeurant, les familles des malades ne seront plus autorisées à leur assurer les draps, les couvertures et la nourriture comme c'est le cas actuellement. Contacté à ce sujet, le Dr Zermane, directeur du centre hospitalo-universitaire Benbadis de Constantine (CHUC), nous a justement fait part des mesures prises et du programme logistique établi et étudié par le conseil d'administration en vue de respecter le délai du 30 juin 2006, requérant notamment l'acquisition de nouveaux équipements. Selon notre interlocuteur, le CHUC va acquérir, à cet effet, de nouveaux lits, des matelas et des draps et remettre en activité la buanderie, «à l'arrêt depuis des années». Cette dernière opération nécessitera à elle seule, nous dit-il, un montant de 8 milliards de centimes pour doter l'immense buanderie du CHU de deux nouvelles machines à laver de 50 kg chacune, d'une repasseuse, d'un séchoir, d'un compresseur et d'une chaudière à vapeur industrielle. Un réaménagement ayant déjà fait l'objet d'une demande en 2004, avant d'être reconduite par la suite en 2005 et en 2006. La buanderie du CHUC sera-t-elle réellement opérationnelle d'ici le 30 juin en cours ? Les responsables affirment, à ce titre, faire tout leur possible pour que les directives de Amar Tou soient appliquées avant cette date butoir, de même qu'ils devront également régler le problème de la mauvaise qualité des repas proposés aux malades qui incite les familles à les prendre en charge sur le plan alimentaire. Estimé jusqu'à présent à 110 DA, le prix du repas journalier (petit-déjeuner, déjeuner, dîner) devrait donc connaître, selon le directeur du CHUC, une hausse de 35 % et passer à 150 DA. Cette augmentation aura-t-elle une incidence positive sur la qualité de l'alimentation présentée aux patients dont la plupart, faut-il le signaler, ne reçoivent pas de visites quotidiennement, car n'étant pas originaires de la ville de Constantine ? «C'est un problème que nous allons tenter de résoudre par la mise en place d'une cellule de réflexion impliquant des diététiciens qui confectionneront des repas en fonction de la pathologie des patients, de même que nous avons pensé à réinstituer les stages de formation au profit du personnel en place, d'une part, ou encore de recruter, d'autre part, des cuisiniers qualifiés, spécialisés dans l'art culinaire en vue d'améliorer l'alimentation proposée aux malades.» Le Dr Zermane a relevé l'existence d'un autre problème, celui de savoir si les repas arrivent aux malades, nous a-t-il confié. Une question de «moralité», selon lui, qui suppose une prise de conscience générale et des actions menées à tous les niveaux. A cet effet, afin que les instructions de Amar Tou soient applicables d'ici la fin du mois en cours, le directeur du CHUC estime que «l'adhésion des citoyens est nécessaire, car c'est avant tout un problème de mentalité. Si l'élément humain ne suit pas, il devient inutile de mettre les moyens et tenter d'améliorer les choses». Pour ce faire, cet établissement hospitalo-universitaire envisage d'engager une campagne de sensibilisation auprès des citoyens, «en sensibilisant tout d'abord les surveillants médicaux ainsi que les médecins chefs de service à ce qu'ils soient à cheval concernant l'application des instructions du ministre de la Santé», a-t-il affirmé.