Le onze sétifien se croyait requinqué après le match nul obtenu à El Mahala. Il est retombé de haut, mardi dernier, face au MCA, qui confirme son regain. L'Aigle noir, qui aborde mal la phase retour, se dirige désormais tout droit vers des jours incertains. Ce revers, le troisième à domicile, où l'Entente a perdu jusque-là onze points (trois défaites et un match nul concédé face au CABBA), est un coup dur pour les Sétifiens qui auront bu le calice jusqu'à la lie. Cet échec s'apparentant à une faillite des dirigeants et du staff technique inquiète les supporters qui réclament plus que jamais un changement à la barre technique. D'autant que Bira ne faisant plus l'unanimité au sein même du comité directeur est égratigné par de nombreux joueurs en déphasage avec sa méthode. « Le courant est rompu entre nous et le coach qui ne maîtrise ni le groupe ni son sujet », disent-ils. Ces derniers, sous le sceau de l'anonymat, ne veulent pas s'étaler sur les départs de Mekhalfi, Benabdelkader, Tercha, Achouri et Fertas. Ils ne comprennent pas la mise à l'écart de Torchi, Khaled et Mahfoudi. Cette incompatibilité ou instabilité, c'est selon, qui n'est pas étrangère aux derniers échecs, déboussole les Sétifiens, signe que la confiance et la sérénité ne sont plus de mise à l'Entente, une fois de plus ébranlée par les vieux démons. La défaite concédée face au Doyen, considérée par beaucoup d'ententistes comme une humiliation, démasque, selon eux, la gestion d'un onze qui ne travaille pas suffisamment. Le « ramasser » devant son public est une réalité dure à admettre par un public connaisseur estimant à juste titre qu'un match se gagne toujours avec les tripes. « L'équipe manque d'un fond de jeu clair, de combativité et d'envie de gagner », avance un initié. Ce dernier et à l'instar d'autres mettent le boss du club devant ses responsabilités : « Serrar et son groupe sont en train de jouer avec le feu. Le moment est mal choisi pour se débiner. Avant de pointer un doigt accusateur à l'endroit de ses ex-coéquipiers, il doit mettre de l'ordre dans son entourage immédiat. » L'idée de renforcer le staff par un ex-joueur déplaît aux supporters. « L'Entente mérite un grand entraîneur, à sa dimension. Elle n'a pas besoin d'un empirique qui ne sera d'aucune utilité à un groupe habité désormais par le doute. Avec un tel bricolage, l'Entente ne verra pas de sitôt le bout du tunnel », conclut-il. Le son de cloche est tout autre chez le docteur Azzedine Arab, qui assure l'intérim : « Les gens ont tendance à spéculer. La question du renforcement ou non du staff technique n'a pas été abordée par le comité directeur qui s'active pour bien préparer le match de la Coupe arabe. » Cette embrouille n'arrange guère les affaires de l'Aigle noir n'ayant que trois jours pour rebondir. Mardi prochain, il recevra le Ahly de Doha, le leader du groupe B. Ce match, qui ne ressemblera en rien au précédent, est l'occasion idoine pour les partenaires de Belhani, qui ne manquent pas d'atouts, de prouver qu'ils ont encore de ressources pour extirper le club du creux.