L'accélération du réchauffement de l'océan Atlantique ces trente dernières années s'explique en grande partie par une diminution des tempêtes de sable au Sahara et une moindre activité volcanique dans les tropiques, selon une étude publiée jeudi aux Etats-Unis. Les chercheurs ont combiné des données de satellites sur la poussière et d'autres particules en suspension dans l'atmosphère qui font écran solaire, avec des modèles climatiques pour évaluer les effets sur la température à la surface de l'océan Atlantique. Ils ont pu calculer le réchauffement de l'Atlantique durant les 26 dernières années et l'impact sur les températures selon les changements dans les tempêtes de sable en Afrique et les activités volcaniques, surtout avec les éruptions du volcan El Chichón au Mexique en 1982 et du Mont Pinatubo aux Philippines en1991. « Une grande partie de la montée des température depuis 26 ans à la surface de l'océan Atlantique dans les tropiques — un quart de degré Celsius en moyenne par décennie — ne peut s'expliquer que par (une diminution) des tempêtes de sable et de l'activité volcanique », indique un climatologue de l'université du Wisconsin, principal auteur de cette étude parue dans l'édition en ligne du journal Science daté du 26 mars. « La combinaison de ces deux facteurs explique environ à 70% de cette hausse de la température et un quart est liée aux tempêtes de sable et de poussière » en Afrique, précise-t-il. Une hausse modeste peut avoir un impact important sur la fréquence et l'intensité des cyclones qui se forment davantage dans des eaux plus chaudes, explique ce chercheur. C'est ainsi que la différence de températures à la surface de l'Atlantique entre 1994, une année avec très peu d'activité cyclonique, et 2005 qui a battu un record en nombre de tempêtes tropicales et d'ouragans, n'a été que d'un demi-degré Celsius, note-t-il. Les résultats de cette recherche laissent penser que seulement 30% des hausses de la température de l'eau de l'Atlantique sont dues à d'autres facteurs tels que le réchauffement climatique, conclut ce climatologue. Sans minimiser l'importance du réchauffement du climat, ce chercheur note que cet ajustement permet de comprendre pourquoi l'Atlantique se réchauffe plus vite que le Pacifique.