La goutte qui a fait déborder le vase ou plutôt l'étincelle qui a mis le feu aux poudres par ces temps caniculaires, sont les pannes, les coupures et autres délestages du courant électrique qu'ont connus plusieurs cités populaires du quartier d'El Alia de Biskra pendant 48 heures disent les uns, (élus et citoyens des quartiers privés d'électricité), 8 heures seulement, selon le chef du district Sonelgaz de Biskra qui, invité pour l'occasion à venir s'expliquer devant les membres de l'APC de la Reine des Ziban, a certifié que c'est un câble souterrain de haute tension datant de 1974 qui a explosé provoquant la panne et qu'il a fallu l'intervention d'une équipe dépêchée de Batna pour rétablir le courant, et ce, sous la protection des éléments des services de sécurité, car les émeutiers leur en voulaient à mort ! Il faut rappeler que les jeunes de ces cités ainsi que leurs parents, privés d'électricité, d'eau fraîche et de foot par télévisions interposées n'ont pas résisté à la tentation d'en découdre avec les symboles de l'autorité publique. C'est le siège de la garde communale qui a fait le premier les frais de la colère des manifestants. Ils sera totalement incendié ainsi qu'une demi-douzaine de véhicules dont un bus. Dans la soirée, l'émeute a été vite circonscrite par les GIR sans victime ni blessé mais avec à la clé une douzaine d'arrestations de jeunes protestataires. Des protestataires dont les membres de l'APC entendent demander l'élargissement à qui de droit dans le cadre «d'une mesure d'apaisement», car avec la canicule qui perdure : «On n'est pas à l'abri de nouvelles pannes du courant qui seront perçues par la population comme des provocations gratuites par une entreprise, le moins qu'on puisse dire,qui n'est pas à la hauteur de ce que le citoyen attend d'elle», précise un élu. Un autre ajoutera que le quartier de Guedacha n'est alimenté en été qu'à hauteur de 140 volts avec comme conséquence l'impossibilité de faire fonctionner un climatiseur, un frigo ou même un téléviseur sans risque de le griller. «Les chutes de tension, les pannes, les coupures et autres délestages sont le lot quotidien de la population des Ziban, et ce, depuis une vingtaine d'années», renchérit un autre élu qui ajoute : «Chaque été, Sonelgaz nous promet que ce sera le dernier à passer avec des pannes, or on ne voit rien venir sauf les augmentations inconsidérées et inacceptables du prix du courant électrique.» On a, par ailleurs, appris que parmi les centaines de jeunes de la commune d'El Hadjeb qui ont bloqué la RN46 pendant plus de deux heures pour protester contre les coupures du courant, 11 ont été arrêtés, «en flagrant délit» et écroués.