La visite guidée, initiée par l'EGSA au profit des journalistes de la presse écrite et audiovisuelle, n'est pas, d'après cet interlocuteur, fortuite. Elle intervient un mois après la mise en service de cette mégastructure aéroportuaire. Depuis le 5 juillet 2006, la nouvelle aérogare d'Alger a traité quelque 340 000 passagers, soit environ 15% du trafic annuel réalisé en 2005. Pour ce mois d'août, période de pointe par excellence pour le transport aérien, le patron de l'EGSA prévoit le même flux de passagers que celui enregistré en juillet, ce qui doit porter la moyenne du trafic à 30% par rapport au volume annuel de 2,3 millions de passagers enregistrés en 2005. L'orateur indiquera que le nombre de mouvements à la fin juillet est arrivé à 1800 (25 000 pour l'année 2005), alors que le taux d'avions au contact (avec les passerelles télescopiques) est de 98%, un pourcentage jugé très satisfaisant par le DG de l'EGSA. Le temps moyen d'attente de livraison des bagages est, selon l'orateur, de 50 minutes. Les passagers interrogés ont jugé ce temps lent. «Nous ne pouvons patienter 50 minutes pour récupérer un bagage dans un aéroport au standing international», a tenu à déclarer un passager. D'autres affirment que l'attente peut durer «jusqu'à deux heures de temps». Le premier responsable de l'EGSA indiquera à ce propos, ainsi qu'au niveau des enregistrements des bagages, que son entreprise corrige au fur et à mesure ces lacunes. «Nous faisons tout notre possible pour améliorer les conditions de prise en charge des voyageurs, notamment en ce qui concerne la facilitation, les commodités, la fluidité, le confort, la sécurité et la sûreté.» D'autres employés au niveau de l'aéroport ont répondu que le nouveau matériel de pesée acquis par la compagnie est très moderne et il leur faut du temps pour se familiariser avec, ce qui ralentit un peu l'enregistrement des bagages. Un responsable d'ADP management a indiqué que le temps d'attente des bagages sera revu à la baisse pour atteindre, dans les prochains mois, 25 minutes. Répondant aux questions des journalistes, le DG de l'EGSA a déclaré que le choix d'ADP est intervenu d'une connaissance de cette dernière du projet. «ADP devra apporter une valorisation à un investissement important de l'Etat. Elle aura la charge d'une gestion aux normes internationales de cette grande infrastructure aéroportuaire.» Quant aux moyens de transports pour rallier ce terminal international, le conférencier affirmera que dans le cadre d'une intermodalité, la SNTF procédera à la réalisation prochaine d'une ligne ferroviaire afin de rallier les gares du centre d'Alger à l'aéroport international. «Une demande auprès de la direction des transports de wilaya pour la réalisation d'une société de taxis pour l'aéroport a été envoyée.» Commentant les prix de consommation affichés dans les différents magasins à l'intérieur de l'aérogare, le conférencier a rétorqué que ces prix sont pratiqués par rapport au standing de cette structure. «Si vous allez dans un grand hôtel à Alger, vous allez trouver les mêmes prix. Une tasse de café à l'aéroport Orly coûte pas moins de 2,50 euros», martèle le DG. D'une superficie de 82 000 m2, le terminal international dispose d'une capacité d'accueil de 6 millions de passagers par an. Les accompagnements et les attentes des passagers se font à l'intérieur de l'aérogare. Composé de deux halls, le hall numéro1 est réservé aux 13 compagnies étrangères en attendant l'arrivée prévue de plusieurs autres, notamment à la suite des accords bilatéraux signés récemment avec la Chine et le Canada. Le numéro 2 est destiné aux vols internationaux de la compagnie nationale Air Algérie. Chaque hall est composé de deux zones d'enregistrement, d'une zone d'embarquement et d'une zone d'arrivée. L'ensemble dispose de 14 passerelles télescopiques (jet ways) permettant à tous les types d'avions de se poser au contact du terminal. Le terminal est doté d'un espace de stationnement pour les avions de 180 000 m2 et d'un parc de voitures pouvant accueillir 2700 véhicules. Avec une architecture esthétique, ses vastes espaces et sa lumière naturelle, la propreté de ses installations, le terminal est perçu comme un site confortable. A la différence des anciennes procédures dont la reconnaissance des bagages s'opérait manuellement par le passager au moment de son embarquement, le nouveau système d'identification des bagages, désigné communément par trois lettres, SRB, effectue cette opération automatiquement par procédé électronique, «d'où une traçabilité de tout bagage embarqué». Le Centre de coordination opérationnel (CCO) gère, quant à lui, recueille, traite et diffuse toutes les informations nécessaires aux passagers et aux compagnies. Haute sécurité «Il est urgent d'avoir l'œil sur un espace aérogare d'une capacité de 2000 véhicules doté d'un système à paysage automatique», a déclaré un policier. C'est dans ce but qu'il a été décidé de doter l'aérogare de 220 caméras de surveillance tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Une salle de télésurveillance dotée de tous les moyens, opérationnelle de jour comme de nuit, constitue le centre nerveux. Tous les mouvements sont enregistrés. Les moindres va-et-vient sont repérés tant à l'intérieur qu'à l'extérieur et sont répertoriés. «Notre programme de sûreté est conforme aux normes édictées par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI)», tient à déclarer le commissaire principal, Abdelkader Rimouh, responsable de la sûreté de l'aérogare internationale d'Alger. «Même le plan d'urgence en cas d'incendie, d'attentat à la bombe, de détournement d'avion ou bien de bagages piégés est mis en place.» L'ensemble du personnel des établissements intervenant au niveau de cette aérogare possèdent des badges. Ils ne peuvent y accéder, nous dit-on, que par des accès de service. «Nous avons introduit la biométrie. Une nouvelle technique utilisant l'empreinte digitale qui assure un parfait contrôle des personnels ayant accès aux zones réservées», indique un responsable. «Pour les interventions au sol, des policiers en tenue et d'autres en civil sont prêts à interpeller n'importe quel suspect», nous affirme-t-on. Des panneaux lumineux, de couleur bleue azur et électroniques, en grand nombre et bien visibles, désignent, pour leur part, les salles d'embarquement, d'arrivée, les guichets d'enregistrement des différentes compagnies aériennes algériennes et étrangères, ainsi que les banques, les agences de voyages, les locaux commerciaux et les salles de prière. Les zones non fumeurs désignent la majeure partie de cette grande aérogare. «Défense de fumer», peut-on lire sur plusieurs panneaux. Seuls deux compartiments des deux extrémités de cette aérogare sont réservés aux fumeurs. «C'est une bonne chose d'avoir interdit la consommation du tabac à l'intérieur de l'aéroport», se réjouit une dame en partance pour l'Hexagone. L'installation des écrans LCD a enchanté plus d'un. Les queues pour l'enregistrement des bagages ainsi qu'au niveau des arrivées ont, apparemment, de beaux jours devant elles. Des habitudes qu'il faut impérativement changer.